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Éconduit par son amie, Samer Awar l’abat ainsi que sa mère, sa sœur et un de ses amis Une histoire d’amour qui tourne au drame : cinq morts à Btekhnay, hier (photo)

Dimanche, peu avant l’aube, avant de se suicider sur la route de Bzebdine dans le Haut-Metn, Samer Awar a tué, à Btekhnay également dans le Haut-Metn, son ami Rifaat Awar, son ancienne amie Loubna Abou el-Hosn ainsi que Noha et Dana Abou el-Hosn, respectivement la mère et la sœur de cette dernière. Un crime passionnel, résultat d’un amour fou à sens unique, et d’une différence de classes sociales. Selon diverses sources concordantes, dimanche, peu après 2 h du matin, Samer Awar (38 ans) est au volant de sa voiture. Il est accompagné de deux de ses amis, Rifaat Awar (30 ans) et Houssam Halabi. Les trois hommes rentrent à Kornayel (Haut-Metn), d’un mariage célébré à Hammana. Arrivé à l’entrée de Btekhnay, Samer est résolu à enlever son ancienne amie, Loubna Abou el-Hosn (32 ans), avec laquelle il projetait de se marier. Les deux amis savent que l’histoire n’aboutira à rien et sentent que Samer, en état d’ivresse, n’a pas en tête un simple enlèvement. Ils tentent de le dissuader. Samer prend son revolver, menace ses amis, s’apprête à tirer. Houssam réussit à sauter du véhicule. Mais pas Rifaat, qui meurt sur-le-champ. Il suffit alors de quelques minutes pour que Samer Awar rejoigne la maison de son ancienne amie. Il prend sa kalachnikov, tire sur la serrure du portail qui cède. Il fait quelques pas, arrive à la porte en bois de la maison. Il tire quelques balles et la serrure cède également. Il entre dans la maison des Abou el-Hosn, tire des rafales en direction de Loubna, de sa mère Noha et de sa sœur cadette Dana (25 ans). La benjamine de la famille Diala (23 ans) réussit à échapper à la mort en se cachant. Les trois femmes qui habitent la maison s’étaient réveillées au bruit des coups de feu. Aucune d’elles n’a été abattue dans son lit, mais entre le corridor, le salon et l’une des chambres à coucher. Au volant de sa voiture, Samer prend la fuite. En une quinzaine de minutes, il a assassiné quatre personnes. Ce n’est qu’à 5 heures du matin – probablement quand l’effet de l’alcool s’est dissipé – qu’il réalise l’ampleur de l’acte qu’il a commis. Il gare sa voiture sur la route de Bzebdine, non loin du pont de la localité. Il prend son revolver et se loge une balle dans la tête. Samer – originaire de Kornayel – et Loubna se sont connus, il y a un an, par le biais d’amis communs. Ils se sont fréquentés durant trois mois. Loubna est gynécologue, une ancienne élève de l’Université américaine de Beyrouth. Elle possède deux cliniques, l’une à Hamra et l’autre dans son village de Btekhnay. Sa mère Noha et sa sœur Dana sont avocates. Samer, lui, n’a pas fait des études. Loubna sent la différence sociale, une insurmontable difficulté pour elle. Au bout de trois mois, elle met un terme à la relation. Elle rend à Samer tous les cadeaux qu’il lui avait offerts. Mais il est fou amoureux. Il ne peut pas – et ne veut pas – l’oublier. Il commence son harcèlement. Il menace verbalement Loubna et sa famille. Il est prêt à tout – même à enlever la jeune femme – pour l’épouser. Il va encore plus loin. La nuit, il multiplie les actes de vandalisme dans le périmètre de la maison des Abou el-Hosn. À plusieurs reprises, les membres de la famille se réveillent et remarquent que les pneus de leurs voitures ont été crevés. Ils décident donc d’installer des caméras invisibles qui filmeront Samer en pleine action. Noha, la mère de Loubna, porte plainte pour harcèlement. Samer s’engage à s’éloigner. Mais l’amour fou qu’il porte à la jeune femme est de loin plus fort que tout autre engagement. Plus fort que l’intervention de la police ou encore des pressions des deux familles. C’est que depuis plusieurs mois, les ligues des familles Abou el-Hosn et Awar se réunissaient pour trouver une solution à l’histoire. Les Abou el-Hosn ont même chargé trois personnes, dont l’oncle maternel de Loubna, ainsi que le vice-président du conseil municipal de Btekhnay, Walid Abou el-Hosn, de traiter l’affaire de plus près et de la régler à l’amiable. Après tout, Samer est un homme affable, il vient d’une famille honnête et il devrait comprendre qu’il n’est pas fait pour Loubna. En vain. Samedi, durant la journée, Samer, qui était à Baabda, a donné trois coups de téléphone aux trois personnes chargées par la ligue de la famille Abou el-Hosn de régler son affaire. « Je ne peux plus supporter le harcèlement de la police. Je règlerai moi-même l’affaire. Je n’en peux plus. Ne m’en voulez pas si un malheur arrive », leur a-t-il dit. Samedi après-midi, la ligue de la famille Abou el-Hosn s’était réunie d’urgence. Dimanche à l’aube, les villages de Btekhnay et de Kornayel se sont réveillés sur l’épouvantable nouvelle. Après le drame, les deux ligues familiales ont publié des communiqués. La famille Abou el-Hosn dénonce « le comportement des forces de l’ordre et de la police qui étaient au courant des menaces mais qui n’ont pas pris l’affaire au sérieux ». La famille Awar condamne le crime soulignant qu’il « est le fait d’un écervelé », qu’elle « partage les peines de la famille Abou el-Hosn » et que « l’affaire sera traitée selon les lois communautaires ». Hier, les familles Awar et Abou el-Hosn et les villages voisins de Btekhnay et de Kornayel étaient réunis dans la douleur.
Dimanche, peu avant l’aube, avant de se suicider sur la route de Bzebdine dans le Haut-Metn, Samer Awar a tué, à Btekhnay également dans le Haut-Metn, son ami Rifaat Awar, son ancienne amie Loubna Abou el-Hosn ainsi que Noha et Dana Abou el-Hosn, respectivement la mère et la sœur de cette dernière. Un crime passionnel, résultat d’un amour fou à sens unique, et d’une...