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Actualités - OPINION

Fléchettes Liposuccion

Des années damnées. Des années et des années de régime. Amaigrissant. Résultat : un zombie. Sucé par les chauves-souris vampires, rongé par les rats, ce pays n’a plus que la peau sur les os. Ou plutôt l’inverse, tant il est squelettique. Famélique, souffreteux, souffrant. Mais encore debout. Avant-guerre chez nous, comme après-guerre en Allemagne, on parlait de « miracle économique ». Le vrai miracle, c’est aujourd’hui qu’on y assiste. Pourquoi ?] Parce que, pompé à hauteur d’au moins deux milliards de dollars/an par Cromwell (le Protecteur), le bassin aurait dû tarir depuis longtemps.] Trente pour cent, tarif uniforme (c’est le mot). Sur le transport, sur le port, sur l’aéroport, sur les jeux, sur les loisirs (également rackettés par les gangsters du cru). Quelque part aussi, par des détours, des exemptions pour des centaines de milliers qui reversent, en espèces ou en servilité, leur gratitude au dominant, sur l’électricité. Avec les effets que l’on voit, ou plutôt que l’on ne voit pas, faute de lumière. Bref, une taxe sur toute la production et presque tous les services. Avec ou sans corruption ou dessous-de-table.] Car il existe une entente globale tacite, que reflètent des dispositions déterminées de divers accords bilatéraux (ces accords que dénonce souvent le secteur privé), au terme de laquelle on dédommage les frères pour leur coûteuse présence. De « protection ».] Sans compter, et les agriculteurs s’en sont encore plaints la semaine dernière auprès de Baabda, qu’on les laisse gentiment envahir le marché de leurs produits vendus moins cher. Ce qui n’est pas difficile : les barrages se chargent de ponctionner au passage, 1 000 ou 1 500 LL le chargement, les camions ou les vans libanais qui transportent légumes ou fruits du Sud, du Akkar ou de la Békaa vers Beyrouth.] Et sur cette abominable spoliation multiforme de nos ressources, systématique comme un système attique, on ferme les yeux. Même les évêques, ou les opposants, n’en parlent que peu.] La scie pour nous déboiser, en coupe réglée. La coupe, on veut nous la faire boire jusqu’à la lie. Mais elle déborde, c’est l’hallali et bientôt s’en ira la lie.] Pour nous laisser quoi après ? Nos propres pourris et notre aimable chienlit. J. I.
Des années damnées. Des années et des années de régime. Amaigrissant. Résultat : un zombie. Sucé par les chauves-souris vampires, rongé par les rats, ce pays n’a plus que la peau sur les os. Ou plutôt l’inverse, tant il est squelettique. Famélique, souffreteux, souffrant. Mais encore debout. Avant-guerre chez nous, comme après-guerre en Allemagne, on parlait de «...