Les visites auprès de Marwan Hamadé et les réactions après l’attentat se sont multipliées durant tout le week-end Joumblatt : Corriger l’erreur de la reconduction pour affronter l’internationalisation (photo)

Walid Joumblatt a exhorté de nouveau à « corriger l’erreur de la reconduction pour pouvoir affronter l’internalisation et ses exigences», en allusion à la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l’Onu qui appelle à la fin de l’ingérence de la Syrie au Liban et au retrait de ses troupes du territoire libanais. Pour lui, faire face, c’est « assurer l’unité nationale, c’est-à-dire protéger le Liban, les libertés, la Constitution, s’attacher à la démocratie et appliquer l’accord de Taëf ». Le chef du PSP a continué à expliquer ce qu’unité nationale voulait dire : « Des relations franches, saines et bénéfiques entre le Liban et la Syrie, débarrassées des nids de mercenaires, qui s’étalent du Nord au Sud, qui ont perverti la relation historique et laissé présager de grands sacrifices du peuple syrien à cause d’une bande de profiteurs », a-t-il précisé. Il a ensuite assuré que tout le Liban et l’ensemble du monde sont « main dans la main avec nous, soutiennent notre longue lutte, pacifique et calme, en faveur des libertés, de la démocratie et de la loi ». « Nous n’allons pas nous laisser entraîner dans les dédales des instincts et des fanatismes ; nous n’abandonnerons pas les constantes nationales », a-t-il conclu. Le député du Chouf s’exprimait samedi à Mazraat el-Chouf au cours des funérailles du garde du corps de Marwan Hamadé, Ghazi Bou Karroum, tué dans l’attentat qui a visé vendredi dernier l’ancien ministre. bou Karroum a été décoré par les FSI à titre posthume et élevé au grade d’adjudant. Des funérailles gigantesques, transformées en une mobilisation populaire monstre de près de vingt-cinq mille personnes, venues des quatre coins du Chouf, de Aley, du Metn, de Hasbaya, etc. Et en tête, dans le village natal du défunt, Walid Joumblatt (qui a essuyé ses larmes à plusieurs reprises), arrivé de Moukhtara et accompagné d’une délégation imposante, formée de tous les députés de son bloc, de son épouse Nora, son fils Taymour, du « Amid » du Bloc national, Carlos Eddé, ainsi que quelques membres de la famille de Marwan Hamadé, son fils Karim, son frère Ali et son neveu Gebrane Tuéni. On notait également la présence significative de l’évêque maronite de Saïda, Mgr Tanios Khoury, représentant le patriarche Sfeir – une présence avec laquelle Walid Joumblatt a entamé son discours, et qui a été fortement et très chaleureusement reçue par la foule. À Beyrouth ensuite, à l’AUH plus précisément, Marwan Hamadé continuait de recevoir hier des visites de soutien, et l’attentat auquel il a miraculeusement échappé continuait, lui, de susciter les réactions. Notamment celles, dominicales, du ministre de l’Énergie et de l’Eau, Ayoub Hmayed, qui a vivement condamné la tentative d’assassinat « du Liban tout entier au-delà du député Marwan Hamadé », estimant que c’est un acte « israélien organisé, destiné à déstabiliser le Liban et à porter atteinte à sa sécurité ». Réaction également du n° 2 du Hezbollah, Naïm Kassem, qui a estimé que cette tentative vise « à plonger le Liban dans le cercle de la discorde interne ». Ces commentaires sont venus s’ajouter à la kyrielle de réactions enregistrées samedi, et dont la plus virulente a été celle de l’ambassadeur US, Jeffrey Feltman, qui a souligné que ce « crime ne peut pas rester impuni », et qui a appelé Rafic Hariri, avec lequel il s’est entretenu samedi, à déployer tous les efforts pour traduire les auteurs de l’attentat devant la justice. Autres réactions, samedi : celles de Talal Arslane, qui a estimé que le message « est adressé à nous tous », de l’ambassadeur d’Iran, qui a indiqué que « l’ennemi vise l’unité nationale, la paix civile et la stabilité », et des députés Hussein Husseini, Boutros Harb et Pierre Gemayel, pour lequels l’attentat est destiné « à saboter le dialogue et la modération ». Inutile de souligner, par ailleurs, que la quasi-totalité du Liban politique, diplomatique et social s’est retrouvée ce week-end au chevet du député du Chouf. Et notamment, hier : le Premier ministre, Rafic Hariri, qui est retourné à l’AUH ; idem pour l’ambassadeur américain ; le n° 2 de la Chambre Élie Ferzli ; l’ancien n° 2 de l’État Hussein Husseini ; les anciens président du Conseil Omar Karamé et Amine Hafez ; les ministres Négib Mikati et Karim Pakradouni ; de nombreux députés ; les anciens ministres Fouad Boutros et Ghassan Tuéni ; le métropolite de Beyrouth Mgr Élias Audeh ; le directeur général de la Sûreté générale Jamil Sayyed ; le procureur général Adnane Addoum et le chef des services de renseignements syriens au Liban Rustom Ghazalé. Tous ont pu se rendre compte que la situation de Marwan Hamadé est stable, et qu’outre les brûlures et autres blessures au visage, le député souffre de plusieurs fractures à la plante des pieds et de quatre côtes cassées.