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Actualités - OPINION

Bkerké impute les déboires actuels à l’application tronquée de Taëf

Pour le patriarche Sfeir, cité par des témoins fiables, une évidence saute aux yeux : si les gouvernements qui se sont succédé depuis Taëf avaient bien appliqué cet accord, sans le tronquer ni l’amputer arbitrairement, on n’en serait pas là. Et le Liban n’aurait pas été confronté à la 1559. Comment éviter que ce pays ne redevienne la lice favorite des protagonistes régionaux ou internationaux pour y régler leurs comptes ? Peut-on se prémunir par un congrès national du dialogue, par un sommet spirituel jetant les bases d’une position unifiée, pour faire face à la 1559 ? Le patriarche répond en regrettant de constater que chaque clause de cette résolution provoque des dissensions entre les Libanais. Il redoute, dès lors, qu’un débat national ne tourne au dialogue de sourds. De même, il craint qu’un cabinet dit d’union ne se transforme, en réalité, en plusieurs gouvernements, faute d’une entente préalable sur un programme d’action clair et bien étudié. Cependant, certains des visiteurs de Bkerké estiment qu’il est absolument absurde de la part des Libanais de se disputer au sujet de la 1559. En effet, et bien évidemment, cette résolution n’a pas été prise à la demande du Liban. Ensuite, nul ne sait comment elle va être appliquée ni quels vont être les mécanismes adoptés à cet effet. Ainsi, que la majorité des Libanais soit ou non contre la résolution, le résultat serait le même. C’est-à-dire nul, puisque ce sont les intérêts des grandes puissances qui entrent en jeu. Et qu’on n’y peut pratiquement rien. À preuve que les efforts libanais intenses déployés auprès de la Ligue arabe, du congrès des parlementaires arabes, de l’Assemblée générale de l’Onu ou auprès du Conseil de sécurité se sont soldés par de cuisants échecs. Les polémiques, les controverses intérieures sont donc inutiles et néfastes. Car, de toute évidence, seule une solidarité compacte peut limiter les dégâts. Ces personnalités pensent qu’il est bien plus raisonnable de calmer le jeu sur ce front. Et d’attendre voir ce que le Conseil de sécurité va faire au juste, à la lumière du rapport Annan. L’expectative s’impose d’autant plus, poursuivent ces sources, qu’il n’est pas du tout exclu de voir les Américains et les Syriens s’entendre en définitive sur la 1559. Soit pour en fixer les délais, et les étapes, d’application. Soit pour un report allant jusqu’après la présidentielle US. Poursuivant leur raisonnement, axé sur l’inanité des discussions intérieures, ces cadres indiquent qu’au cas où le processus de paix devrait reprendre son cours dans la région, les problèmes de la présence militaire syrienne, de la résistance armée (entendre surtout le Hezbollah), du déploiement de l’armée au Sud, du contrôle des camps palestiniens tomberaient d’eux-mêmes. Un règlement d’ensemble ramènerait bien des choses à la normale. Le Liban se retrouverait indépendant, souverain, étendant son autorité sur l’ensemble du territoire national par le truchement de ses seules forces propres. En deçà de cette vision, sans doute utopique, les attentistes s’appuient sur les conseils du chef de l’État lui-même. Le président Lahoud déclare en effet qu’il faut voir d’abord ce que le Conseil de sécurité va décider, à la lumière du rapport Annan, pour prendre position en conséquence. Émile KHOURY
Pour le patriarche Sfeir, cité par des témoins fiables, une évidence saute aux yeux : si les gouvernements qui se sont succédé depuis Taëf avaient bien appliqué cet accord, sans le tronquer ni l’amputer arbitrairement, on n’en serait pas là. Et le Liban n’aurait pas été confronté à la 1559.
Comment éviter que ce pays ne redevienne la lice favorite des protagonistes...