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Actualités - CHRONOLOGIE

Le garde du corps du parlementaire a été tué et son chauffeur blessé Marwan Hamadé échappe de justesse à un attentat à la voiture piégée (photo)

« Il s’en est fallu d’une fraction de seconde... » Le député et ministre démissionnaire de l’Économie, Marwan Hamadé (65 ans), a été blessé hier dans un attentat à la voiture piégée qui a provoqué la mort de son garde du corps et a blessé son chauffeur. L’attentat s’est produit à 9h15. Le véhicule piégé était garé sur le côté droit de la route, sur une voie que le parlementaire emprunte généralement en quittant son domicile, situé dans un quartier résidentiel proche de l’Université américaine et de l’IC, sur une rue secondaire conduisant à l’hôtel Riviera. L’explosion de la charge a été télécommandée. C’est à « un miracle » que M. Hamadé doit la vie sauve. Et ce miracle tient au fait qu’il avait pris place près de son chauffeur, plutôt que sur la banquette arrière. « Il s’en est fallu d’une fraction de seconde », assure-t-on dans les milieux de l’enquête. C’est donc l’agent d’escorte de M. Hamadé, le sergent-chef des FSI Ghazi Bou Karroum (43 ans), assis à l’arrière, qui a pris de plein fouet le souffle de l’explosion et y a laissé la vie. Marwan Hamadé a été atteint de plusieurs éclats à la tête, au bras et à la jambe. Son arcade sourcilière droite a été balafrée, mais son œil en est sorti indemne, grâce à une chirurgie rapide conduite sous la direction du Dr Ghattas Khoury, ancien président de l’Ordre des médecins de Beyrouth. L’estomac et les poumons, ainsi que le cerveau n’ont pas été atteints. Le conducteur du véhicule, Oussama Abdel Samad, a été grièvement blessé dans l’attentat. La voiture du député, une Mercedes à plaque bleue immatriculée 125, a été dévastée par l’explosion, ainsi que plusieurs autres véhicules stationnés alentour. Les vitres des immeubles ont volé à une centaine de mètres à la ronde. La plaque ministérielle numéro 7, qui se trouvait dans le coffre de la voiture, a été projetée sur la chaussée, faisant croire un instant que M. Hamadé se déplaçait en convoi. Marwan Hamadé et son chauffeur ont été projetés en-dehors de leur véhicule par le souffle de l’explosion. C’est un automobiliste qui passait par hasard sur les lieux, Mahmoud Arnaout, qui les a secourus et les a transportés à l’hôpital américain. C’est après qu’il l’eut installé sur la banquette arrière de son véhicule que le sauveteur improvisé a reconnu le député. Un travail de professionnel Aussitôt connue la nouvelle de l’attentat, les services de secours ont afflué sur les lieux. L’un des premiers officiels sur place a été le commandant en chef des FSI, le général Marwan Zein. Le ministre de l’Intérieur et l’ambassadeur de France ont également tenu à se rendre sur place. Le procureur général militaire, Jean Fahed, s’est rendu sur les lieux de l’attentat puis à l’hôpital américain, où il a rencontré l’épouse de Marwan Hamadé et son chauffeur. En fin d’après-midi, il s’est rendu à nouveau à l’hôpital américain pour recueillir le témoignage de M. Hamadé, mais les médecins de ce dernier ont préféré remettre à plus tard cet entretien. Sur le plan judiciaire, l’enquête, qui en est encore à ses débuts, s’oriente dans plusieurs directions. C’est une Mercedes 300 de couleur bleu nuit, sans plaque d’immatriculation, qui a servi à l’attentat. Elle était piégée avec 10 à 15 kilos de matière explosive. Le numéro de châssis du véhicule a été retrouvé. Selon les archives de la police, le véhicule a été volé à Antelias en 1997. Pour les milieux judiciaires, l’attentat est, d’évidence, un travail de professionnel. La charge explosive utilisée a été disposée de telle sorte que son souffle soit orienté dans une seule direction. Les auteurs de l’attentat ont également pris soin de placer la voiture piégée après un dos d’âne, ce qui leur permettait d’exécuter l’attentat avec plus de précision, puisque le véhicule de M. Hamadé devait obligatoirement ralentir pour franchir la bosse. La police a interrogé hier des témoins de l’attentat, ainsi que les concierges et gardiens des immeubles situés près des lieux. Aucune confirmation n’a pu être obtenue au sujet d’une arrestation préventive que les FSI auraient opérée sur les lieux. La police travaille aussi sur deux autres fils conducteurs : le véhicule utilisé dans l’attentat et la matière explosive. Par ailleurs, les enquêteurs, procédant par association d’idées et en base de certaines données techniques, cherchent à établir des similitudes avec d’autres attentats à la voiture piégée, comme celui qui a coûté la vie à l’ancien ministre Élie Hobeika, en février 2002. Ils doivent enfin, inévitablement, tenir compte de certains facteurs politiques et s’interroger sur la partie qui a intérêt, en ce moment même, à déstabiliser le Liban ou à exacerber le conflit politique qui le secoue. Le dossier pourrait être déféré devant la Cour de justice, a laissé entendre hier le chef de l’État, le général Émile Lahoud.
« Il s’en est fallu d’une fraction de seconde... » Le député et ministre démissionnaire de l’Économie, Marwan Hamadé (65 ans), a été blessé hier dans un attentat à la voiture piégée qui a provoqué la mort de son garde du corps et a blessé son chauffeur.
L’attentat s’est produit à 9h15. Le véhicule piégé était garé sur le côté droit de la route, sur une...