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Actualités - CHRONOLOGIE

Fléchettes Livre d’or... en chocolat

L’honneur, c’est une chose. Les honneurs en sont une autre. Parfois sans lien de parenté, parfois avec. Quand on commet un crime d’honneur, on ne vous accroche pas une médaille. Quoique, par ici, on n’en soit pas très loin... Les honneurs, au bridge, ce sont les figures majeures, le valet, la dame, le roi. Et l’as. Souverain. Comme « la » livre or. Qui, sertie sur « le » livre d’or, enlumine le décor. Et fait décoration. Des décorations, on en distribue à la pelle, ces temps-ci. Une façon pour le pouvoir de troquer du toc, du vent contre de la sympathie forcée, ou du crédit confiance. Cela ressemble un peu à cette sinistre boutade : le cercueil, c’est pratiquement le seul objet que l’acheteur n’utilise pas et que l’utilisateur ne voit jamais. À bien y regarder, du reste, le pouvoir, le vrai, ce n’est pas que l’État. Il s’en trouve aussi bien dans les corps constitués, les corporations, les communautés, les médias, les arts et lettres, le cinéma, la société civile. Et les quincailliers, justement « à l’honneur » sous cette pluie, sous cette manne, de quincaillerie tintinnabulante. Ne hochez pas la tête : des hochets, l’homme en a eu besoin depuis la nuit des temps et des cavernes. On a retrouvé des dents d’auroch disposées entre les côtes de squelette de chasseurs préhistoriques. Comme autant de trophées. L’Afrique et l’Amérique du Sud ont été conquises par les blancs avec de la verroterie. Les autochtones ne savaient pas encore que tout ce qui brille n’est pas or. Ce n’est donc pas une mince affaire, dans notre histoire, que cette histoire de distinctions. Le progrès général n’eut pas été le même, ou pas aussi rapide ni profond, sans récompense des sujets méritants. Puisque nous parlons de distinction, il faut distinguer entre le bon grain et l’ivraie, entre le faux et le vrai. Si le grand cordon de la digne confrérie des pipelettes n’a qu’une douteuse valeur comique, il ne fait aucun doute que la médaille du Mérite du Congrès US, l’Ordre de la Jarretière britannique ou la Légion d’honneur française forcent le respect. Parallèlement, chaque pays présente sa vitrine. Et les échanges, à ce niveau formel, servent à huiler les rouages diplomatiques. Le plus souvent, au bénéfice d’un esprit de paix. Il reste qu’il existe, entre la parodie et l’authentique, tout un océan, plus ou moins crédible, de prix ou de décorations. Où nagent gaiement de pleins bancs de charlatans et d’escrocs. Sans compter les tangents. Qui s’assurent, un peu comme ici, de votre appui, de votre vote, contre un écusson. D’argent. J. I.
L’honneur, c’est une chose. Les honneurs en sont une autre. Parfois sans lien de parenté, parfois avec. Quand on commet un crime d’honneur, on ne vous accroche pas une médaille. Quoique, par ici, on n’en soit pas très loin...
Les honneurs, au bridge, ce sont les figures majeures, le valet, la dame, le roi. Et l’as.
Souverain. Comme « la » livre or. Qui, sertie sur «...