Rechercher
Rechercher

Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

CONFÉRENCE - Une stratégie où l’intérêt du visiteur est prioritaire Gestion et conservation des sites anciens et des musées : l’expérience britannique exposée à Beyrouth (photo)

Une gestion des musées et une conservation des sites historiques qui prennent en considération l’instruction du visiteur et son bien-être autant que la protection du patrimoine : tel est le message principal transmis par des experts britanniques au public libanais lors d’une conférence sur l’expérience britannique en matière de préservation du patrimoine, qui s’est déroulée mercredi à l’hôtel Crowne Plaza. L’ambassadeur de Grande-Bretagne, James Watt, était présent, ainsi que Frédéric Husseini, directeur de la Direction générale des antiquités (DGA), représentant le ministre de la Culture, et Jawdat Aboujouadé, représentant le Conseil du développement et de la reconstruction, en sus de nombreux experts. C’est de leurs propres expériences que les experts britanniques ont puisé de nombreux exemples pour illustrer les nouveaux concepts en matière de gestion des musées, de protection et de réutilisation de bâtiments historiques, d’éducation des visiteurs, notamment les plus jeunes, et de développement des boutiques de musées, devenues l’une des sources de financement de ces institutions. Les progrès en matière d’expositions d’objets artistiques, archéologiques ou historiques, d’architecture intérieure des musées, de réutilisation de l’ancien... justifient le titre de la conférence : « Le passé est votre avenir ». En quoi l’expérience britannique peut-elle être utile aux Libanais ? Interrogé par L’Orient-Le Jour, Gerald Wait, de Gifford and Partners, explique que « les bases de travail au Liban et en Grande-Bretagne sont assez similaires parce que la culture de consultation y est extrêmement importante et que le secteur privé y est très développé ». M. Wait explique que deux compagnies britanniques, dont la sienne, ainsi qu’un bureau libanais ont présenté conjointement un dossier dans le cadre d’un grand projet financé par la Banque mondiale (BM) ainsi que par les gouvernements français et italien, et portant sur cinq grands sites libanais : Byblos, Saïda, Tyr, Baalbeck et Tripoli. Le but est de travailler à intégrer l’héritage culturel dans le développement urbain et faire en sorte que les visiteurs des sites fassent profiter la communauté locale de leur passage. M. Wait parle également d’un second projet assez complémentaire du premier, celui de créer un circuit entre les grands châteaux construits par les Arabes (par opposition à ceux édifiés par les croisés), souvent négligés, selon lui. Éducation, disposition et préservation Au cours de la conférence, Nicky Boyd, consultante, a évoqué les moyens permettant d’activer la motivation et le processus d’apprentissage chez les visiteurs de bibliothèques, de musées... notamment les enfants. En d’autres termes, utiliser le musée comme plate-forme pour répandre les connaissances et rendre l’héritage culturel vivant et intéressant pour les enfants, par diverses méthodes. Mme Boyd s’est également attardée sur les méthodes d’évaluation de l’intérêt d’une exposition, par exemple, ou du succès d’une activité quelconque. Richard Houghton, de Houghton Kneale Design, a exposé son domaine d’expertise : concevoir l’espace interne du musée de façon à mettre en valeur les objets selon ce qu’ils représentent, ou raconter une certaine histoire (celle d’un peuple ou d’une époque, par exemple), même s’il n’y a pas d’objets en support. Il a beaucoup insisté sur l’importance de considérer le visiteur comme le centre d’intérêt dans le processus de conception du musée, de manière à faire parvenir l’information à propos des objets d’art exposés de la façon la plus claire possible. Il a avancé sur ce plan plusieurs idées déjà réalisées dans des musées. Enfin, M. Houghton a souligné l’importance du développement des techniques audiovisuelles dans le cadre des musées et des sites archéologiques. Il est socialement important, mais aussi économiquement profitable, de conserver des bâtiments anciens, au lieu de les démolir pour en construire de nouveaux. C’est le message qu’a transmis Gerald Wait au cours de son intervention, soulignant que la réhabilitation d’anciens bâtiments peut contribuer à la régénération d’un quartier et renforcer la culture locale, en attirant potentiellement des touristes et en conservant le cachet de l’endroit. Mais, a-t-il prévenu, il faut trouver une nouvelle utilisation à ces édifices car ils survivent mieux quand ils sont utilisés. Enfin, Peter Holloway, de Retail Thinking, a expliqué comment les boutiques de musées se sont développées dans les dernières cinquante années pour devenir de véritables sources de financement pour les institutions. Il a cité une panoplie d’objets pouvant être trouvés dans les musées et les sites, insistant sur la nécessité de préserver une qualité qui reflète l’image de l’institution, et de préserver aussi un lien entre les objets trouvés dans la boutique et les œuvres d’art exposées (ou simplement l’esprit du musée). M. Holloway a enfin évoqué l’importance de l’emplacement de la boutique, mettant l’accent également sur l’importance d’une stratégie de gestion en bonne et due forme. S.B.
Une gestion des musées et une conservation des sites historiques qui prennent en considération l’instruction du visiteur et son bien-être autant que la protection du patrimoine : tel est le message principal transmis par des experts britanniques au public libanais lors d’une conférence sur l’expérience britannique en matière de préservation du patrimoine, qui s’est...