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Actualités - CHRONOLOGIE

CAMPS - Un milicien fondamentaliste retrouvé mort hier matin À Aïn el-Héloué, le feu couve sous la cendre entre le Fateh et Jund el-Cham

Ce n’est qu’hier en fin d’après-midi que le camp de Aïn el-Héloué s’est remis à respirer. Tout au long de la journée, les écoles de l’Unrwa et le souk du camp avaient fermé leurs portes. Les miliciens du Fateh et les partisans armés de Jund el-Cham étaient en état d’alerte dans les quartiers surpeuplés du camp. Hier à l’aube, le corps d’un milicien fondamentaliste, Amer Dahabri, a été retrouvé dans les décombres d’une maison attaquée la veille par le Fateh, après l’assassinat quelques heures plus tôt d’un de ses membres, Anis Khodr. Le local, qui est la maison de Imad Yassine, l’un des fondateurs de Jund el-Cham servait également de permanence au mouvement fondamentaliste. Avant de la détruire, le Fateh y avait trouvé plusieurs armes et munitions, notamment des grenades, des explosifs et des roquettes B7. Durant la journée d’hier donc, un comité de suivi, regroupant notamment des représentants du Fateh, des mouvements palestiniens prosyriens, et des groupuscules fondamentalistes ainsi que des notables du camp, a tenu plusieurs réunions. Ce n’est qu’en fin d’après-midi que le comité est parvenu à faire baisser, plus ou moins, la tension, le Fateh et Jund el-Cham acceptant de retirer leurs miliciens des rues. Les membres du mouvement de Yasser Arafat ont regagné ainsi leurs diverses guérites et leurs permanences. Joint au téléphone par L’Orient-Le Jour, Maher Choubeita, responsable du Fateh à Aïn el-Héloué, a indiqué que le mouvement de Yasser Arafat « œuvre à calmer la situation dans le camp », précisant cependant que « les miliciens du Fateh se défendront, comme ils l’ont fait mercredi dernier, si jamais ils sont encore la cible d’attaques ». Choubeita a également indiqué que Amer Dahabri était l’un des gardes du corps de Imad Yassine et qu’il se trouvait avec lui, à l’intérieur de la maison, quand elle a été attaquée. Yassine a pris la fuite, d’une porte secondaire, avant la destruction du local. Depuis mercredi dernier, Imad Yassine a trouvé refuge auprès de Isbat al-Ansar, à Hay Safsaf, quartier fondamentaliste de Aïn el-Héloué. Âgé d’une quarantaine d’années, Yassine était le compagnon de Hicham Chreidi, fondateur de Isbat al-Ansar. À la mort de ce dernier, des problèmes ont opposé Yassine à Abou Mahjan, successeur de Chreidi. Il décide donc de fonder son propre mouvement fondamentaliste, connu dans le camp sous le nom de Jamaat Imad Yassine, qui a rejoint les rangs de Jund el-Cham, l’année dernière. Commentant les affrontements à Aïn el-Héloué, le responsable du Fateh pour le Liban-Sud, Khaled Aref, a indiqué que « si les membres de Jund el-Cham – qui ont plusieurs armes et munitions en leur possession – ne sont pas remis aux autorités libanaises, le camp de Aïn el-Héloué ne connaîtra pas la paix et la situation pourrait dégénérer à tout moment ». Dans son fief de Rachidiyé, le secrétaire de l’OLP au Liban, Sultan Abou el-Aynaïn, a qualifié Jund el-Cham de « gang », soulignant que le groupement opère « pour le compte de certaines parties qui visent à donner à Aïn el-Héloué l’image d’un îlot du terrorisme ». « Ce genre d’actes porte atteinte à la lutte du peuple palestinien », a-t-il conclu.
Ce n’est qu’hier en fin d’après-midi que le camp de Aïn el-Héloué s’est remis à respirer. Tout au long de la journée, les écoles de l’Unrwa et le souk du camp avaient fermé leurs portes. Les miliciens du Fateh et les partisans armés de Jund el-Cham étaient en état d’alerte dans les quartiers surpeuplés du camp.
Hier à l’aube, le corps d’un milicien...