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Actualités - OPINION

Fléchettes Un conseil de sécurité

On peut s’amuser à triturer un peu les maximes : « Tant se casse la cruche, qu’elle va à l’eau, en petits morceaux... » « Bien le bonjour chez vous, veaux, vaches, cochons... » Mais surtout, en hommage à feu le KGB comme aux toujours vivaces moukhabarate : « Avant de la vendre, il faut avoir la peau. » De l’ours ou du lion. Ces puissants cousins, rois des zaninos. Opposés sur le Liban, à des degrés divers, au coq gaulois et à l’âne (drôle de choix comme mascotte) américain. Bien entendu, dans ce zoo, les plus forts ne sont pas ceux qu’on pense. Mais, inversement, les plus bêtes non plus, pour rester dans les citations La Fontaine. L’affrontement, c’est aujourd’hui, en Conseil de sécurité. La partie, contrairement à ce qu’en pensent nos officiels eux-mêmes, n’est pas jouée d’avance. À bien y regarder, les Américains ont même peu de chances de rafler la mise en une seule. On oublie en effet, généralement, deux ou trois petits trucs. D’abord, la 1559 n’a été adoptée que d’extrême justesse. Il a fallu, pour cela, l’édulcorer, sans jamais citer nommément la Syrie. Même avec cette concession, les « ine », Poutine et la Chine, se sont déclarés out. On ne voit pas pourquoi, déjà réticents pour si peu, ils marcheraient dans un durcissement des pressions ou des mesures coercitives. Ensuite, il se trouve que Bush est dans le pétrin. Attaqué avec succès par Kerry, à cause de son agressivité au Moyen-Orient même, trahi en quelque sorte par Rumsfeld et Bremer, sa campagne en pâtit, même si elle ne bat pas encore de l’aile. Il se défend par un discours à la nation. Mais il est certainement en perte de crédit. Les votes éventuels, en Conseil de sécurité, pourraient s’en ressentir. Surtout après la petite phrase de Barnier, le ministre français des Affaires étrangères, indiquant qu’il n’est pas question, pour le moment, de trop fâcher Damas. Because les deux otages français en Irak, les Syriens semblant pouvoir faire quelque chose pour eux. D’après les scénarios rapportés ici, hier, par Fouad Turk, éminente référence diplomatique (zahliote, naturellement), il n’est pas du tout exclu que tout le monde veuille gagner du temps. Donc que le Conseil reporte de fait toute nouvelle décision concernant le suivi de la 1559. « Avec le temps... », on oublie même le singe aimé que l’autre a tué, chantait Ferré le têtu. Et on risque encore plus d’oublier, ici, chez nous, cette peau de lion. Jamais abattu. J. I.
On peut s’amuser à triturer un peu les maximes : « Tant se casse la cruche, qu’elle va à l’eau, en petits morceaux... » « Bien le bonjour chez vous, veaux, vaches, cochons... »
Mais surtout, en hommage à feu le KGB comme aux toujours vivaces moukhabarate : « Avant de la vendre, il faut avoir la peau. »
De l’ours ou du lion. Ces puissants cousins, rois des zaninos....