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Cabinet - La démission suspendue sur demande Hariri redoute que le provisoire ne s’éternise...

Dès le départ – c’est le mot –, le président Hariri voulait rendre son tablier au plus vite. Sans attendre le retour de Genève du président Berry. Ni le rapport Annan. Et encore moins la réunion du Conseil de sécurité. Il estimait en effet qu’aucun de ces développements ne changerait rien au problème de la formation d’un nouveau cabinet. À son avis, il valait mieux, au contraire, prendre les devants et décider avant que les circonstances extérieures ne viennent compliquer davantage une situation déjà bien embrouillée. Mais le chef du gouvernement a dû céder à la demande et accepter de geler sa démission. Le temps, lui a-t-on dit, de savoir ce que le Conseil de sécurité allait faire avec la 1559 : donner un nouveau délai de grâce, courant jusqu’à la présidentielle US ; ou former un comité de contrôle international. Cependant, le président Hariri craint que les choses ne traînent trop en longueur. Soit qu’il faille attendre du concret sur le plan extérieur, soit qu’on se mette en quête d’une entente générale préalable pour mettre sur pied un nouveau gouvernement. Ce qui risquerait de s’étaler sur plusieurs longues semaines. Sans compter le danger d’échafauder une formule qui, aussitôt annoncée, dérape pour une raison ou une autre, le pays entrant alors dans une crise de pouvoir sans issue. Avec de graves conséquences économiques, et peut-être même sécuritaires. Mais la partie qui a obtenu le report de la démission pense pour sa part que la composition du cabinet devrait être différente, selon que le Conseil de sécurité fasse montre de dureté ou de souplesse. On peut se demander quelles différences fondamentales il pourrait y avoir, car, en tout cas, politiquement, c’est une formation encore plus monochrome que la sortante qui devrait être retenue. Pour la bonne raison que Walid Joumblatt, la Rencontre de Kornet Chehwane et les autres composantes de l’éventail opposant refusent d’adhérer. Plus précisément – surtout pour la Rencontre –, la participation éventuelle, théoriquement possible, est liée à de fermes conditions nationales que le camp loyaliste n’est pas près d’accepter. Ni prêt à accepter. Certains proposent dès lors, comme porte de sortie, un cabinet restreint ne comprenant pas d’éléments partisans ou trop engagés – des modérés donc – assortis de quelques technocrates. Pour l’heure, la Syrie n’intervient pas. Elle laisse les concertations suivre leur cours. En attendant qu’une liste de noms, et de répartition des portefeuilles, soit éventuellement discutée entre les présidents Lahoud et Hariri. Si, à ce stade, il devait y avoir des frictions, Damas offrirait sa médiation, ou son arbitrage. Mais cette fois, selon des sources informées, la Syrie n’interviendrait que si elle en était ouvertement priée, pour qu’on cesse de l’accuser de se mêler des affaires intérieures de ce pays. Selon ces cadres, le problème ne se pose pas en termes de cabinet d’union nationale ou ordinaire, mais en termes de programme, de plan d’action concret, de déclaration ministérielle. Cela peut sembler un peu étonnant, un peu trop ambitieux pour un gouvernement qui, après tout, ne vivra que jusqu’aux législatives du printemps prochain. Mais, précisent ces sources, l’engagement et l’orientation de redressement auraient été pris. Et ensuite, le pouvoir n’aurait qu’à suivre la ligne tracée pendant les trois ans du mandat prorogé. Sur des bases confortant une unité nationale retrouvée. En coupant court à des surenchères politiciennes, électorales ou autres. Ces sources relèvent que la formation d’un cabinet dit d’union nationale ne veut rien dire, et peut même être nocive, si des disputes devaient ensuite éclater en son sein, faute d’accord sur un programme déterminé. C’est ce point seul qui compte en définitive, répètent les cadres cités. Pour qui il s’agit tout d’abord de remplir les engagements pris lors de Paris II afin d’amorcer le sauvetage économique du pays. Émile KHOURY
Dès le départ – c’est le mot –, le président Hariri voulait rendre son tablier au plus vite. Sans attendre le retour de Genève du président Berry. Ni le rapport Annan. Et encore moins la réunion du Conseil de sécurité. Il estimait en effet qu’aucun de ces développements ne changerait rien au problème de la formation d’un nouveau cabinet. À son avis, il valait...