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Actualités - CHRONOLOGIE

L’ancien ministre a reçu hier la Légion d’honneur au Quai d’Orsay Ghassan Salamé : Le Liban aura encore longtemps besoin du soutien critique de la France

« Heureusement, les canons de 1860 et ceux de 1914, de 1958 comme ceux de 1975, se sont tus, et le Liban est aujourd’hui un pays largement reconstruit. Il a accueilli un million de touristes, revivifié le centre de sa capitale, son secteur bancaire se porte bien, sa diaspora s’y réinvestit. Mais c’est aussi un pays lourdement endetté, un pays où la réconciliation nationale a laissé de nombreux groupes sur le bord de la route, un pays où la démocratie paraît encore fragile, sinon franchement réversible. Les canons se sont tus, mais le Liban aura encore longtemps besoin du soutien critique et de l’amitié sans concessions de la France. Conscient de tout ce qu’elle m’a donné, je suis persuadé qu’elle ne l’en privera pas. » C’est en ces termes que l’ancien ministre de la Culture, Ghassan Salamé, a conclu hier son discours après avoir reçu des mains de l’ancien ministre français délégué à la Coopération et à la Francophonie, Pierre-André Wiltzer, la Légion d’honneur, sous l’œil attentif du locataire du Quai d’Orsay, Michel Barnier, qui présidait la cérémonie. Une cérémonie à laquelle assistaient également, au milieu d’une soixantaine de personnes, dont la famille du récipiendaire et bon nombre de diplomates français, l’ancien ministre français de la Culture Jean-Jacques Aillagon, le député Nassib Lahoud, les ambassadrices du Liban en France et auprès de l’Unesco, Sylvie Fadlallah et Samira Daher, la représentante de l’Autorité palestinienne en France Leila Chahid, l’ambassadeur de la Ligue arabe à Paris Nassif Hitti, l’écrivain Amine Maalouf, cheikh Michel el-Khoury et Serge Adda. « Sur le Liban, la France a, ces derniers temps, pris des positions fortes. Pour l’avoir, il y a un siècle bientôt, porté sur les fronts baptismaux en temps qu’État moderne, la France a cru, à raison, pouvoir s’autoriser à rappeler au Liban, par le biais de l’Onu, sa définition de la souveraineté autant que celle de l’alternance démocratique. (...) La voix de la France, même quand elle n’est pas unanimement applaudie, est entendue par tous. Il y a ceux qui y adhèrent d’emblée, ceux qui la soutiennent en secret et ceux qui prennent le temps de comprendre », a ajouté Ghassan Salamé. L’ancien ministre a en outre raconté, avec force émotions, son parcours tout empreint de francophilie et de francophonie, et a relevé que le Liban est lui-même « un monument vivant de cette créativité foisonnante et de cette riche diversité culturelle que, tel un incorrigible Sisyphe, il tente avec peine, mais non sans détermination, et parfois au prix de l’incompréhension sourcilleuse de ses proches, de traduire en pluralisme politique ».
« Heureusement, les canons de 1860 et ceux de 1914, de 1958 comme ceux de 1975, se sont tus, et le Liban est aujourd’hui un pays largement reconstruit. Il a accueilli un million de touristes, revivifié le centre de sa capitale, son secteur bancaire se porte bien, sa diaspora s’y réinvestit. Mais c’est aussi un pays lourdement endetté, un pays où la réconciliation nationale...