Rechercher
Rechercher

Actualités

Un cabinet d’union semble pratiquement impossible à mettre sur pied

Comme le relève un vétéran, la sémantique sépare toujours les Libanais. Ils s’entendent sur les têtes de chapitre mais pas sur le sens qu’on peut leur donner ni sur les détails d’application. Ainsi, ils se disent tous pour la liberté, pour l’autonomie de décision, pour la souveraineté, pour l’indépendance. Mais là, les uns voient que ces principes sont respectés, d’autres affirment qu’ils sont violés. De même, ils sont tous pour le retrait des forces étrangères, mais certains estiment que les unités présentes dans ce pays ne sont justement pas étrangères. Tout le monde au Liban est contre le terrorisme et pour la dissolution des milices. Mais certains ne considèrent pas que des activités déterminées puissent être qualifiées de terroristes, ni que des groupements armés connus puissent être qualifiés de milices. Aujourd’hui, l’on entend de tous côtés des appels à la mise sur pied d’un gouvernement d’union nationale. Dans ce domaine également, il n’y a pas d’entente sur le sens des mots. De qui un gouvernement doit-il être formé pour être d’union nationale ? Quel devrait en être le programme ? Comment parle-t-on d’entente quand on soumet des parties politiques ou partisanes à des vexations, des vengeances et des règlements de comptes ? Lancer des slogans, souligne cette personnalité, est la chose la plus facile au monde. On promet un gouvernement d’union, en sachant que c’est pratiquement impossible, dans un tel climat de vitupérations et d’échanges d’accusations virulentes entre loyalistes et opposants. Si Kornet Chehwane, qui représente une large frange de chrétiens, et la Rencontre démocratique dirigée par Walid Joumblatt, qui représente une large frange de druzes, ne devaient pas participer au gouvernement, comment pourrait-on dire qu’il est d’union nationale ? Partant de là, la source citée souligne qu’il est nécessaire, avant toute chose, de traiter les causes qui empêchent l’opposition d’adhérer au pouvoir. À son avis, ce n’est sûrement pas en poussant des députés loyalistes à attaquer Joumblatt qu’on peut promouvoir le slogan de l’union lancé par le régime. Et, à plus forte raison, ce n’est pas par des traques de vindicte visant les partisans de l’opposition qu’on peut attirer celle-ci. Le président Lahoud ne cesse de répéter qu’il faut tourner la page, se réconcilier, former un cabinet d’union. Il promet une loi électorale juste, une lutte active contre la corruption. Mais il faut des actes. Il ne suffit pas de soutenir que les portes de Baabda sont ouvertes à tous. Il faut que cela prenne un sens concret, utile. Comment ? Par l’organisation, conseille ce vétéran, d’une large réunion politique au palais même. Ceux qui s’y déroberaient assumeraient la responsabilité d’entraver l’union nationale requise. Au cours de cette rencontre, poursuit la même personnalité, le chef de l’État expliquerait comment il voit les choses pour les trois années à venir. Quel travail pourrait être accompli, en coopération avec le gouvernement et le Parlement. Il préciserait ce qu’il entend exactement par cabinet d’union, par réconciliation, par nouvelle loi électorale juste. S’agirait-il d’adopter le caza pour assurer une vraie représentation de proximité ? Il dirait si tourner la page signifie la libération de Samir Geagea et le retour de Michel Aoun. Il indiquerait, enfin, quand le pouvoir compte faire confiance à ses forces régulières propres pour qu’elles assurent seules l’ordre sur le territoire national. En se passant du concours des forces empruntées à la Syrie. Émile KHOURY
Comme le relève un vétéran, la sémantique sépare toujours les Libanais. Ils s’entendent sur les têtes de chapitre mais pas sur le sens qu’on peut leur donner ni sur les détails d’application. Ainsi, ils se disent tous pour la liberté, pour l’autonomie de décision, pour la souveraineté, pour l’indépendance. Mais là, les uns voient que ces principes sont respectés,...