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Actualités - CHRONOLOGIE

CINÉMA «Body», de Catherine Cattaruzza et Vatche Boulghourjian (photo)

Le corps humain et la ville. Ce sont les deux éléments fondateurs de cette installation montée par Catherine Cattaruzza et Vatche Boulghourjian au cinéma Estral, rue Hamra, dans le cadre des Journées cinématographiques de Beyrouth. Il s’agit en fait de projections d’images, quatre en tout, chacune occupant un mur de la salle. D’emblée, la chambre de 6,5 m de longueur et de largeur semble silencieuse. Ce n’est que lorsque le visiteur s’approche des projections qu’il distingue des sons et des voix sortant de haut-parleurs dissimulés derrière les écrans. Sur le mur numéro 2 se situant à droite de l’entrée, un pied féminin chaussé d’un escarpin noir à talons. Il descend, à contresens, les marches d’un escalator qui monte, d’un mouvement monotone et presque immobile. Une voix à peine audible récite en arabe des vers tirés de l’Œdipe de Sophocle. La lente, très lente descente vers un destin inévitable? Sur le mur opposé, portant le chiffre 4, c’est presque le noir total, à l’excepté d’une image représentant un pan de mur d’une rue à peine éclairée. Le réverbère est cassé : sa lumière balaie le pavé dans un va-et-vient continu. Le mur numéro 3 est teinté d’une couleur pêche rosée. Et pour cause: il s’agit là d’un épiderme humain filmé en très gros plan. Ce fragment de peau, morceau intime du corps humain, devient là hautement public. Last but not least, le mur numéro 1. On y est immédiatement confronté car il se trouve face à l’entrée. Les images qui y sont projetées sont tirées d’un film de 35 mm retrouvé dans les ruines d’une maison, juste après l’arrêt des événements. Cette pellicule n’est évidemment pas intacte. Elle porte les traces de la destruction, de la terre et de la pierre qui l’ont mutilée. Ce qui devait contenir à l’origine des mémoires personnelles est devenu le témoignage d’une ville détruite par ses habitants. Jusqu’au 25 septembre. M.G.H.
Le corps humain et la ville. Ce sont les deux éléments fondateurs de cette installation montée par Catherine Cattaruzza et Vatche Boulghourjian au cinéma Estral, rue Hamra, dans le cadre des Journées cinématographiques de Beyrouth.
Il s’agit en fait de projections d’images, quatre en tout, chacune occupant un mur de la salle. D’emblée, la chambre de 6,5 m de longueur et...