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Actualités - CHRONOLOGIE

CIMAISES Berlin hérite de la collection F. Christian Flick, portrait de notre temps (photo)

Pour la première fois, la prestigieuse collection privée de l’Allemand Friedrich Christian Flick va être révélée dans sa totalité à Berlin, où s’est ouverte hier, étalée sur sept ans, l’exposition de quelque 2000 chefs-d’œuvre du XXe siècle. «C’est encore mieux que dans mes rêves les plus fous», s’est exclamé le collectionneur âgé de 60 ans à la vue des Rieckhallen, une halle de l’après-guerre aux briques rouges et à la structure métallique abritant de larges espaces d’exposition sur deux niveaux, reliée par une passerelle au musée d’art contemporain Hamburger Bahnhof. Le coût de la rénovation de 7,5 millions d’euros a été assuré par M. Flick, tandis que la Fondation des musées d’État de Berlin doit fournir un apport équivalent pour l’entretien de la bâtisse et l’organisation d’expositions jusqu’en 2011, destinées à montrer l’ensemble des œuvres reposant dans un dépôt. À l’occasion de l’ouverture, marquée par la présence du chancelier Gerhard Schröder, le musée Hamburger Bahnhof s’est associé aux Rieckhallen pour proposer 400 œuvres sur 13000 m3 jusqu’au 23 janvier. Une publication gratuite sera distribuée, comportant une interview de Flick sur l’histoire de sa famille, la dénazification et sa relation à l’art. Si le financement de la collection de l’héritier d’un puissant marchand d’armes sous le IIIe Reich continue de susciter la polémique, sa qualité n’a jamais fait de doute. Elle est même, selon les termes de la ministre de la Culture Christina Weiss, «une sensation pour l’histoire de l’art». Le « Trésor Flick », 2 000 œuvres de 150 artistes du XXe siècle originaires principalement d’Europe et d’Amérique du Nord, est axé autour de trois courants de l’art moderne classique, représentés par des œuvres centrales de leurs initiateurs: Marcel Duchamps (1997-1968) et sa recherche d’une nouvelle définition de l’art, Francis Picabia (1879-1953) avec l’art conceptuel, et Alberto Giacometti (1901-1966), visionnaire d’un XXe siècle oppressant dans son anonymat. Au cœur de la collection, l’artiste aux multiples supports Bruce Naumann (né en 1941) est en vedette, avec près de cent œuvres reflétant la peur existentielle de l’isolement, la guerre et la souffrance au XXe siècle. L’expérimentation typographique inaugurée par le dadaïsme a également une place de choix, avec des œuvres de Kurt Schwitters (1887-1948), Marcel Broodthaers (1924-1976), John Cages (1912) ou Raymond Pettibon (1957). Vient ensuite une série de courants des années 1960 et 1970 défiant les normes idéologiques de l’abstraction, comme le Minimal Art et le structuralisme poétique des années 1960 et 1970. La peinture conceptuelle allemande est assez présente avec Georg Baselitz (1938), Martin Kippenberger (1953-1997), ou belge avec Luc Thuymans (1958). La collection rassemble aussi de précieuses photographies: des précurseurs de la photo objective, comme Walker Evans (1903-1975) et les photographes du Bauhaus, au très en vogue Jeff Wall (1946), en passant par de spécialistes du documentaire comme Wolfgang Tillmanns (1968). Elle comprend des vidéos de Nam June Paik ou Paul Mc Carthy (1945), ainsi que des installations de Jeff Koons (1955), des mises en scène pour les musées d’objets quotidiens. «Ma collection, dit Flick qui continue à la nourrir, illustre ce qui m’importe dans l’art: des questions et non des réponses, des questions que les artistes se posent et nous posent, qui irritent et nous lancent un défi». Le maire de la capitale, Klaus Wowereit, voit ainsi «confirmée la vocation pour l’art contemporain de Berlin», qui a acquis en quelques années la riche collection de tableaux de Pablo Picasso et Paul Klee de l’Allemand Heinz Berggruen, la collection de Concept et Minimal Art de l’Italien Egidio Marz.
Pour la première fois, la prestigieuse collection privée de l’Allemand Friedrich Christian Flick va être révélée dans sa totalité à Berlin, où s’est ouverte hier, étalée sur sept ans, l’exposition de quelque 2000 chefs-d’œuvre du XXe siècle.
«C’est encore mieux que dans mes rêves les plus fous», s’est exclamé le collectionneur âgé de 60 ans à la vue des...