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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION «Scan Life», de Dima Hajjar, à l’Espace SD (photo)

L’Espace SD (immeuble S. Dagher, avenue Charles Hélou) présente, jusqu’au 9 octobre, les nouvelles peintures de Dima Hajjar. Une quinzaine de techniques mixtes, de grand format, réunies sous l’intitulé «Scan Life». Née en 1968, diplômée en 1995 en peinture à la LAU, cette artiste a déjà un parcours international. Son œuvre a été primée au concours Harvest (Beyrouth 1995), à l’International Millennium Painting Competition (en 2000), aux 4es Jeux de la francophonie (Canada, en 2001, où elle a remporté la médaille d’argent) et au 24e Salon d’automne du musée Sursock (elle a obtenu le prix du jury). Elle a à son actif plusieurs expositions collectives à l’étranger, dont le 10e Festival francophonie métissée (centre Wallonie-Bruxelles, Paris), l’exposition internationale itinérante intitulée «Couleurs de la francophonie» (qui s’est transportée de Paris, à la biennale de Dakar et au Cameroun) et, tout récemment, «The Artist’s View II», à Cork Street Galleries, à Londres. Des premières œuvres à aujourd’hui, le style de l’artiste s’est peaufiné tout en restant le même. L’évolution, la profondeur du sujet, la maturité du regard et de la technique sont perceptibles dans ces «Scan Life», cette vie contemporaine que dépeint Dima Hajjar dans ses toiles, à la manière approfondie d’un «scann». Ce quotidien actuel devenu un monde d’objets technologiques, et dont l’ordinateur est l’omniprésent symbole dans ses toiles, l’artiste le représente d’une manière «déréalisée», à travers des assemblées mixtes d’objets et de personnages bizzaroïdes, larvaires, souvent fragmentés et emmaillotés. La palette sobre, souvent bichrome (quelques bleus et du blanc rosé), utilisée ici renforce l’aspect lunaire, fantastique, comme en suspens entre deux mondes, de ces compositions critiques d’un univers déshumanisé et instrumentalisé, au point de faire de la machine technologique à la fois le «big brother» (Sous surveillance ou Technophobia) et l’intercesseur (Saints interactifs) du bonheur humain. C’est Jacques Aswad qui décrit sans doute le mieux, dans le catalogue de l’exposition qu’il lui a consacré, l’univers de Dima Hajjar. «Dima Hajjar est la fille d’une époque charnière: le tournant technologique vécu par une société qui n’a pas encore “digéré” l’âge technique et sa “révolution industrielle”... écrit-il. Elle intègre, pour mieux les contester, les objets d’un fétichisme technologique qui sévit autour d’elle, objets de haute précision dérisoirement portés comme des colifichets ou formant la totalité de l’accoutrement un peu “tartignolle” de ses personnages. Aussi fait-elle un clin d’œil désinvolte à la tradition des “vanités” avec, au lieu des objets symbolisant les sens, un étalage, non pas des techniques, ni des technologies, mais du reliquaire formé de leurs résidus gadgétisés. Plutôt qu’au culte des images ou des icônes, le culte de la technologie à travers ses gadgets ressemble au culte des reliques, lequel doit, par voie de conséquence, être rattaché au culte des morts. Annonce-t-elle la mort de la technologie en s’attardant sur ses restes, comme une nécromancienne, pour les faire “parler”?». Une interrogation à méditer devant les grandes toiles de la salle principale, mais aussi dans l’espace Laboratoire, où sont accrochés les dessins de l’artiste et où un écran visualise les étapes successives de l’élaboration de ses toiles. Parallèlement à l’exposition, Dima Hajjar présente un documentaire de 30 minutes intitulé Ana Ghaïr Maoujoudeh (Je suis absente), qui la dépeint, mieux qu’une biographie, au moyen de l’une de ses toiles, justement intitulée Ana Ghaïr Maoujoudeh, placée dans la cavité d’un écran géant et accompagnée d’une bande sonore réalisée à partir d’une sélection de messages sur répondeur d’amis et de parents pendant qu’elle travaillait, durant une période d’un an. Un portrait d’artiste peu banal, qui la représente dans son quotidien, à travers les paroles de ses proches et au moyen de l’intrusion de la technologie dans sa vie: le répondeur! Z.Z.
L’Espace SD (immeuble S. Dagher, avenue Charles Hélou) présente, jusqu’au 9 octobre, les nouvelles peintures de Dima Hajjar. Une quinzaine de techniques mixtes, de grand format, réunies sous l’intitulé «Scan Life».
Née en 1968, diplômée en 1995 en peinture à la LAU, cette artiste a déjà un parcours international. Son œuvre a été primée au concours Harvest...