Social - Échanges d’accusations entre Abou Nader et Aoun Le torchon brûle entre la CNSS et l’Ordre des médecins

Le torchon brûle entre la CNSS et les syndicats du secteur de la santé, notamment l’Ordre des médecins du Liban. Après les menaces proférées la semaine dernière par le président de cet ordre, le Dr Mario Aoun, de rompre les contrats entre la CNSS et l’Ordre des médecins, ainsi qu’avec le syndicat des hôpitaux privés, c’était hier au tour du président de la CNSS, le Dr Maurice Abou Nader, de hausser le ton. Dans une déclaration à la presse, il a lui-même menacé de rompre le contrat avec tout médecin ou tout hôpital qui ne se conformerait pas aux règles et aux critères de la CNSS. « Le Dr Mario Aoun n’est que le président de l’Ordre des médecins, a déclaré le Dr Abou Nader. Il n’a pas à nous apprendre ce que nous devons faire. il doit apprendre à connaître ses limites. Si lui ou l’ordre qu’il représente ont des revendications, qu’ils nous demandent un rendez-vous pour les examiner, comme le font les autres secteurs professionnels. » Le Dr Abou Nader a rappelé qu’avant la tenue du sit-in, la CNSS avait appelé à deux reprises à des réunions de dialogue, mais c’est l’Ordre des médecins qui avait refusé d’y assister, préférant l’épreuve de force. Aujourd’hui, s’il veut dialoguer, il doit y mettre les formes. Dans sa déclaration, le Dr Abou Nader a exigé des excuses à la direction de la CNSS après les propos insultants qui ont été tenus contre elle. Il faisait ainsi allusion à une déclaration du Dr Aoun à une chaîne de télévision locale. Pour le PDG de la CNSS, « les propos tenus par le président de l’Ordre des médecins sont indignes de sa fonction et surtout de ce qu’elle représente ». Pour le Dr Abou Nader, le Dr Mario Aoun ne possède pas l’expérience suffisante de l’action syndicale et ne connaît ni les lois ni les règlements. « Il doit commencer par s’informer avant d’accuser les autres de mentir », a-t-il ajouté. Le PDG de la CNSS a déclaré que les médecins et les propriétaires d’hôpitaux privés profitent de cette institution à l’instar des autres secteurs professionnels. Depuis six ans, elle n’a pas reçu d’autre plainte que la leur, alors qu’ils font partie des classes privilégiées de la société. « Nous avions préparé un premier décret qu’avait accepté le président de l’Ordre des médecins de l’époque, le Dr Ghattas Khoury. Nous l’avons ensuite changé à la demande du président suivant, le Dr Mahmoud Choucair. Et voilà que maintenant, le Dr Aoun veut tout changer. » Selon lui, la solution serait que le Dr Aoun et le président du syndicat des hôpitaux privés, M. Sleimane Haroun, « viennent séparément à la CNSS discuter de leurs revendications ».