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Actualités - CHRONOLOGIE

Diplomatie - La Syrie ne pourra pas inverser la situation en sa faveur, estiment les analystes occidentaux Message clair de Washington à Damas : Il est temps de libérer le Liban

Le Liban et la Syrie multiplient les contacts en vue de contrer la résolution 1559 du Conseil de sécurité, qu’ils persistent à considérer comme une ingérence dans les affaires intérieures libanaises. À New York où elles assisteront à partir d’aujourd’hui à l’Assemblée générale des Nations unies, les deux délégations libanaise et syrienne doivent avoir une série d’entretiens avec notamment les représentants des pays membres du Conseil de sécurité afin de leur exposer les réserves de Beyrouth et de Damas au sujet de la 1559, et d’essayer de les rallier à leur point de vue dans l’espoir d’obtenir ultérieurement un allégement du rapport du secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, sur l’application de cette résolution. Aussi intensives soient-elles, ces démarches ont peu de chance d’aboutir si l’on tient compte du climat international hostile pour le moment à la Syrie et de l’insistance des États-Unis à réclamer la mise en application de la 1559. Jusqu’à présent, Beyrouth et Damas ont ignoré les appels répétés de Washington à un retrait syrien du Liban et à un arrêt des ingérences syriennes dans les affaires du pays. « Le monde a changé, le Liban a changé. Il faut que la Syrie change », a déclaré dimanche le sous-secrétaire d’État adjoint pour le Proche-Orient, David Satterfield, reprenant presque mot pour mot ce que le secrétaire d’État américain, Colin Powell, avait déclaré il y a quelques jours. En réaffirmant régulièrement leur volonté de soustraire le Liban à la tutelle syrienne, les Américains essaient de faire comprendre aussi bien aux Libanais qu’aux Syriens que la politique US a bel et bien changé, et que le rétablissement de l’indépendance, de la souveraineté et de la démocratie libanaises est partie intégrante du processus de démocratisation de la région, indique-t-on de sources diplomatiques occidentales à Beyrouth. Ce processus est enclenché et doit se poursuivre jusqu’au bout, ajoute-t-on de mêmes sources. Et si la priorité est accordée pour l’heure au dossier irakien, cela ne veut pas dire pour autant que Washington relègue le dossier libanais au deuxième plan ou que l’Administration Bush serait prête à permettre à la Syrie de continuer à avoir les coudées franches au Liban, pour peu que Damas accepte de se plier aux exigences américaines concernant l’Irak, selon les mêmes sources diplomatiques. Pour les Américains, le Liban est un pays « captif », et il est temps de le libérer, ajoutent-elles. Le problème est que Damas et Beyrouth ne semblent toujours pas avoir capté le message US et croient toujours possible d’inverser la situation en leur faveur. S’ils misent sur le facteur temps, ils vont au-devant d’une importante déception parce que Washington est parfaitement conscient que la soustraction du Liban à l’emprise syrienne est un processus de longue haleine, poursuit-on de mêmes sources, en insistant sur le climat international hostile à la Syrie, sans lequel d’ailleurs l’alliance franco-américaine, qui a favorisé l’adoption de la 1559, n’aurait pas vu le jour. Il est intéressant de signaler dans ce cadre que le mécontentement français de la gestion syrienne du dossier libanais est l’une des principales raisons pour lesquelles l’accord d’association franco-syrien tarde à être signé. Citant une source française à Paris, le quotidien al-Hayat rapportait dans son édition d’hier que la France n’est pas pressée de donner son aval à cet accord parce qu’elle réprouve la politique syrienne au Liban, même si un terrain d’entente a pu être trouvé entre Damas et l’Union européenne, selon des sources diplomatiques occidentales à Beyrouth, sur le dossier litigieux des armes de destruction massive (ADM), qui a jusque-là retardé la signature de l’accord d’association entre Damas et l’UE. « Il ne faut pas que la résolution 1559 soit un coup d’épée dans l’eau », a estimé la source française, citée par al-Hayat. Les efforts jusque-là fournis par la Syrie pour plaire à l’Occident sont certes louables, mais restent insuffisants, font remarquer les sources occidentales, qui s’arrêtent en particulier sur l’éloignement au Caire du chef du Hamas, Khaled Machaal, dont le quartier général était à Damas, ainsi que sur les mesures prises pour sécuriser la frontière syro-irakienne ou les réunions de suivi organisées à Damas. À ce propos, le président Bachar el-Assad a présidé hier une réunion de la plus haute instance politique de Syrie, le Front national progressiste (FNP, coalition de huit partis dirigée par le Baas), axée sur le Liban et l’Irak, selon l’agence officielle Sana. Elle a indiqué que les dirigeants du FNP ont « examiné les efforts déployés par la Syrie à tous les niveaux pour que l’Irak recouvre la stabilité, et le peuple palestinien ses droits légitimes ». Et qu’ils ont salué « la position de certains pays arabes et étrangers soutenant la Syrie face aux défis lancés actuellement ». Sana n’a pas cependant donné de précisions sur la teneur des discussions au sujet du Liban.
Le Liban et la Syrie multiplient les contacts en vue de contrer la résolution 1559 du Conseil de sécurité, qu’ils persistent à considérer comme une ingérence dans les affaires intérieures libanaises. À New York où elles assisteront à partir d’aujourd’hui à l’Assemblée générale des Nations unies, les deux délégations libanaise et syrienne doivent avoir une série...