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Actualités - CHRONOLOGIE

Le texte serait particulièrement dur à l’égard du pouvoir Publication aujourd’hui d’une nouvelle charte joumblattiste sur la démocratie et les relations avec la Syrie

Les députés joumblatti s’étaient donné le mot pour tenir jalousement secrète, hier soir, la teneur du document de travail politique dont ils ont parachevé la rédaction à Clemenceau, et que le leader druze doit rendre public aujourd’hui, à la veille du deuxième congrès des libertés, qui se tiendra demain mercredi à l’hôtel Le Bristol. Au moment où l’on indiquait de sources politiques que Damas souhaite rétablir le calme sur la scène politique locale, en attendant que le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, publie son rapport sur le degré d’application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, il paraît évident que la publication du texte que le bloc du Rassemblement démocratique s’apprête à présenter pourrait relancer le débat dans le pays sur les relations déséquilibrées avec la Syrie et l’altération des valeurs démocratiques sur lesquelles l’État libanais est fondé. Le document en question constitue presque la charte d’un front d’opposition – qui ne se limite pas aux 29 députés qui s’étaient opposés à un amendement de la Constitution – déterminé à aller jusqu’au bout de son combat contre le dysfonctionnement du système politique dû à la tutelle syrienne sur le Liban et à la paralysie des institutions libanaises. Il est vrai que le nouveau texte s’inspire des « dix commandements » que le bloc Joumblatt avait publié le mois dernier pour définir le profil du président de la République, mais l’esprit dans lequel il a été élaboré est tout autre. Le premier document avait été présenté dans un esprit consensuel que la succession des événements, depuis les consultations damascènes sur la présidentielle jusqu’à la réunion parlementaire consacrée à l’amendement de la Constitution, a réduit en miettes. Le texte d’aujourd’hui a été élaboré dans un esprit de combat que reflète le ton employé par ses auteurs. Celui-ci sera d’une dureté particulière, supérieure au ton employé récemment par les évêques maronites pour dénoncer les anomalies du système politique libanais. Il s’articule autour des points suivants : le respect de la démocratie, de la liberté et de la Constitution, et le rééquilibrage des relations avec la Syrie, en dressant sans détour un état des lieux, depuis que le débat autour de la présidentielle a commencé jusqu’à aujourd’hui. Auparavant dans la journée, M. Joumblatt avait déclaré, au terme d’un entretien avec M. Misbah el-Ahdab, député de Tripoli, qu’il compte présenter ce document au Premier ministre, Rafic Hariri, ou à « quiconque sera chargé de former le prochain gouvernement ». « On parle de la formation d’un cabinet d’entente nationale, mais quel sens peut avoir un gouvernement de ce genre, si l’opposition n’a pas en main un document de travail dans lequel elle précise clairement ses revendications sur le plan interne, dont le rééquilibrage des relations avec la Syrie ? » s’est-il interrogé. Prié de commenter les propos attribués au chef de l’État, le général Émile Lahoud, selon lesquels il n’était pas au courant de ce qui s’était passé dans le Chouf, le leader druze a déclaré : « Cela prouve que celui qui gouverne le pays est inconnu, que ce sont des fantômes qui gouvernent, qui effectuent des perquisitions et qui agissent en violation des lois et de la Constitution. » Et d’ajouter : « Que sait alors le président Lahoud ? C’est curieux. Sur quoi préside-t-il ? M. Ahdab vient de me parler des menaces qu’il a reçues avant la présidentielle, à l’instar de M. Ghattas Khoury. Il n’est pas au courant de tout cela non plus ? Nous savons tout des cellules secrètes au palais présidentiel. Qu’il ne sache rien est une blague énorme. »
Les députés joumblatti s’étaient donné le mot pour tenir jalousement secrète, hier soir, la teneur du document de travail politique dont ils ont parachevé la rédaction à Clemenceau, et que le leader druze doit rendre public aujourd’hui, à la veille du deuxième congrès des libertés, qui se tiendra demain mercredi à l’hôtel Le Bristol.
Au moment où l’on indiquait...