« Le commandement des forces américaines déployées en Europe a fait pression sur Berlin pour tenter...
Actualités - CHRONOLOGIE
CONGRÈS ANTI-US Un Libanais expulsé d’Allemagne accuse Washington d’exercer des pressions
le 20 septembre 2004 à 00h00
Un militant antimondialisation, le Libanais Fadi Madi, expulsé samedi d’Allemagne, a accusé hier à Beyrouth les États-Unis d’avoir fait pression sur Berlin pour interdire la tenue d’un congrès international arabo-islamo-européen, dont il est l’un des organisateurs.
« Le commandement des forces américaines déployées en Europe a fait pression sur Berlin pour tenter d’annuler la tenue du congrès », prévu début octobre, a-t-il déclaré à l’AFP.
M. Madi, qui affirme faire partie du Mouvement mondial hostile à la mondialisation, a précisé que des officiels et des militants du monde entier devaient participer à ce congrès qui n’a pas un caractère étroitement islamique.
« En fait, très peu d’organisations islamiques étaient invitées à ce congrès », a-t-il souligné.
Marié à une Allemande et résidant à Berlin, M. Madi a indiqué que son expulsion avait été décidée, sous prétexte d’appui au terrorisme, « sans aucune preuve à l’appui ».
« Nous sommes accusés de soutenir la lutte du peuple palestinien et du peuple irakien contre l’occupation israélienne et américaine. Ils assimilent la résistance au terrorisme », a-t-il dit.
Le militant antimondialisation a affirmé avoir été détenu pendant douze heures à l’aéroport de Berlin sans avoir eu droit à la présence d’un avocat ou d’un « ambassadeur de n’importe quel pays arabe », comme il le réclamait.
« Il y avait, par contre, aux côtés du ministre de l’Intérieur allemand, Otto Schilly, un représentant des forces américaines en Europe et des agents du Mossad israélien, qui parlaient hébreu entre eux », a-t-il affirmé.
« Ils ont tout essayé pour me faire signer des documents annulant la tenue du congrès. Ils ont proposé de l’argent, proféré des menaces et m’ont fait boire des potions », a-t-il ajouté.
Selon M. Madi, le Parlement de la ville de Berlin doit se réunir aujourd’hui lundi pour décider de la tenue du congrès. « Nous attendons sa décision. S’il refuse, nous avons d’autres choix, Vienne par exemple », a-t-il indiqué.
La décision d’expulser M. Madi et de lui retirer son titre de séjour avait été prise en coordination avec le parquet fédéral de Karlsruhe (sud-ouest de l’Allemagne), qui a ouvert une enquête contre lui pour appartenance présumée à une organisation passible de poursuites, a précisé un porte-parole du ministère régional de l’Intérieur de la ville-État de Berlin, Ehrhart Koerting.
M. Madi revenait tout juste d’un voyage au Liban lorsqu’il a été entendu, puis expulsé.
« Celui qui, en tant que ressortissant étranger, ne reconnaît pas les lois de notre État et, à partir de notre territoire, appelle à la haine contre d’autres États et justifie des attentats a perdu tout droit de séjour en Allemagne », a déclaré M. Koerting.
Sur leur site Internet (http://www.anamoqawem.org), les organisateurs annoncent le déroulement à Berlin du 1er au 3 octobre du « premier congrès arabe islamique en Europe ».
Ils y appellent notamment à « la libération de tous les territoires occupés et pays en lutte contre l’hégémonie et l’occupation américano-sionistes » et soutiennent la résistance au « terrorisme américain et sioniste ».
Un militant antimondialisation, le Libanais Fadi Madi, expulsé samedi d’Allemagne, a accusé hier à Beyrouth les États-Unis d’avoir fait pression sur Berlin pour interdire la tenue d’un congrès international arabo-islamo-européen, dont il est l’un des organisateurs.
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