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Actualités - CHRONOLOGIE

Boueiz : « Les impératifs stratégiques nous conduiront à l’état d’urgence »

Le ministre démissionnaire Farès Boueiz a estimé que la Syrie n’avait pas choisi la meilleure voie pour faire face aux pressions dont elle fait l’objet, et que la prorogation du mandat Lahoud avait au contraire fragilisé constitutionnellement et politiquement la position syro-libanaise. M. Boueiz, qui s’exprimait dans le cadre d’un entretien accordé à la LBCI, a estimé que l’amendement constitutionnel avait « créé une situation d’abattement général sur la scène locale, semant la colère et provoquant une véritable crise ». « Preuve en est, le pouvoir tente de résoudre la situation, de la résorber, à travers une série de promesses d’ouverture et de réformes, au niveau de la loi électorale, et d’un gouvernement d’unité nationale. C’est tactique », a-t-il poursuivi. Estimant que le problème concernant l’amendement n’était pas uniquement formel et constitutionnel, mais politique, M. Boueiz a affirmé : « L’atteinte à la Constitution n’est qu’un maillon de la chaîne d’impératifs stratégiques qui est désormais de mise. Dieu sait où nous en arriverons avec ce concept : peut-être à un gouvernement d’une seule couleur, à une loi électorale inique, à l’annihilation de la démocratie, à un processus de répression terrible ou à des irrégularités, notamment l’ouverture de dossiers à l’encontre des opposants. » « Les impératifs stratégiques nous mènerons à la mise en place de l’état d’urgence, qui permettra tout à l’État et aux forces armées sous le titre suivant : “nous sommes en pleine confrontation”. Ce qui reviendra à justifier la mise à l’écart de la démocratie, des libertés et des droits », a-t-il souligné. Il a également noté que l’amendement constitutionnel avait été imposé « par le biais de pressions, dans un climat de terreur, et dans une tentative de sauver ce qui peut l’être comme cartes internes ». Pour M. Boueiz, l’allégorie qui résume les relations libano-syriennes dans la conjoncture actuelle est la suivante : « C’est comme celui qui vient d’être giflé par quelqu’un et qui se précipite ensuite pour se plaindre du fait que celui qui l’a frappé a eu mal à la main. » L’ancien ministre des Affaires étrangères a également estimé qu’il ne fallait pas dédaigner ou faire fi de la 1559, parce que cela « constituerait une erreur flagrante qui pourrait se retourner contre ses auteurs ». « Il est nécessaire d’envisager la 1559 avec réalisme et sérieux, parce que toutes les résolutions de l’Onu sont contraignantes, contrairement à ce que certains affirment », a-t-il poursuivi. « Ce qui est frappant, c’est que les États-Unis et l’Europe, que la guerre d’Irak n’avait pas réunis, se sont retrouvés contre nous par un coup de génie cette fois, malgré notre amitié avec l’Europe », a-t-il indiqué, rappelant que le Liban est un petit pays qui ne peut pas se permettre le luxe de se mettre à dos la légalité internationale, et qu’au contraire, il doit se mettre sous la protection de l’Onu. « Le Liban ne peut pas prendre le risque de faire comme si la résolution n’aura pas de répercussions », a-t-il souligné, notant que l’application de la résolution dépendra du rapport du secrétaire général sur quatre points : le retrait syrien, le démantèlement des milices, le déploiement de l’armée au Sud et l’amendement constitutionnel. Il a estimé dans ce cadre qu’au vu des derniers événements, le secrétaire général ne pourrait que constater des ingérences syriennes au niveau des affaires libanaises et prôner des mesures négatives contre le Liban au niveau politique et économique. « Même si le Conseil de sécurité se contente de désapprouver et de constater la présence de failles au niveau de l’amendement, cela restera une épée de Damoclès suspendue au-dessus de nos têtes », a-t-il indiqué. Concernant la présence de l’armée à la frontière, M. Boueiz a estimé que M. Annan noterait la présence de forces syriennes sur le territoire, qui doivent se retirer conformément à Taëf, faute de quoi des mesures de rétorsion seront prises contre Damas, notamment au niveau bancaire. Quant à la présence syrienne, elle sera considérée comme illégale sur le plan international, ce qui ouvre la voie à des agressions israéliennes contre le Liban et la Syrie, désormais hors la loi, a ajouté Farès Boueiz.
Le ministre démissionnaire Farès Boueiz a estimé que la Syrie n’avait pas choisi la meilleure voie pour faire face aux pressions dont elle fait l’objet, et que la prorogation du mandat Lahoud avait au contraire fragilisé constitutionnellement et politiquement la position syro-libanaise.
M. Boueiz, qui s’exprimait dans le cadre d’un entretien accordé à la LBCI, a estimé...