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Actualités - OPINION

CITOYEN GROGNON Sécurité sociale, le parcours du combattant

Sécurité sociale, qu’ils l’appellent. Mais de quelle sécurité parlent-ils donc ? Se faire rembourser ses factures de soins médicaux par la Sécurité sociale est un véritable parcours du combattant. Au départ, le médecin doit remplir toutes sortes de paperasses et d’ordonnances, l’une pour la pharmacie, la seconde pour le laboratoire, la troisième pour les examens radiologiques... Certes, cela n’a rien de terrible, mais c’est plutôt embêtant quand le médecin en question fait la moue ou vous dit qu’il n’a pas les formulaires requis. Et puis, surtout, il faut payer. Payer le plein tarif, chez le médecin, au laboratoire, dans les centres de radiologie ou à la pharmacie. Tarif dont on ne récupérera qu’une infime partie, souvent bien moins que la moitié de ce que l’on a déboursé, conformément au tarif fixé par la CNSS. Car les tarifs fixés par la Caisse, sous prétexte de geler les prix des consultations médicales ou des examens, ne sont jamais alignés sur ceux des médecins, des laboratoires, des centres de radiologie. Ils sont même bien en deçà des prix pratiqués, bien en deçà de la réalité quotidienne. Et puis, il faut compter avec l’humeur et le bon vouloir du fonctionnaire de service au siège de la CNSS. Aujourd’hui, il trouvera que vos papiers ne sont pas en règle. Le lendemain, il vous dira que telle ordonnance ou tel justificatif manquent, ou alors que le cachet de la pharmacie n’est pas clairement visible. Le troisième jour, il sera tout bonnement absent. Le quatrième jour, il vous dira que vous avez dépassé la date limite pour être remboursé. Et j’en passe. Le pire, c’est quand tous vos papiers ont été acceptés et qu’un an plus tard, au lieu d’être remboursé, on vous rend vos papiers, accompagnés d’une simple note, sous prétexte que vous n’avez pas fourni les justificatifs requis. Allez essayer de comprendre ! Allez surtout retrouver les papiers manquants et vous faire rembourser un an plus tard ! Jusqu’au jour où, désespéré, vous jetez à la poubelle tous les reçus, ordonnances, factures et autres justificatifs, car vous en avez ras-le-bol de faire la navette et d’être pris pour un imbécile. Mais le comble, c’est lorsque vous devez être hospitalisé d’urgence et que l’hôpital où il se trouve que votre médecin exerce refuse de vous accueillir à cause de votre couverture par la CNSS. Même si votre cas est sérieux, on vous répondra qu’il faut aller vous faire soigner ailleurs. Et tant pis pour cette confiance qui s’est tissée au fil des années entre vous et votre médecin traitant ! Et surtout, ne vous avisez pas de tomber gravement malade durant le week-end, en été. Vous ne pourriez entreprendre aucune formalité à la CNSS et devrez attendre le lundi matin pour le faire. Sinon, vous aurez à payer votre facture d’hôpital dans sa totalité avant d’avoir l’autorisation de rentrer chez vous. Mais gare au remboursement. Il risque fort bien d’être bien en deçà de la somme que vous avez payée, car tous les examens ne sont pas remboursables, même lorsque vous bénéficiez d’une assurance privée pour compléter votre couverture à la CNSS. L’endoscopie ? On vous la fera payer 150 dollars. Il vous arrivera peut-être, même si vous bénéficiez à la fois de la CNSS et d’une assurance, de devoir payer la coquette somme de 4 000 dollars au terme d’une hospitalisation de 4 à 5 jours. Allez savoir pourquoi ! Et dire qu’en France, il suffit d’avoir une carte de Sécurité sociale pour consulter son médecin, acheter ses médicaments, faire ses examens de laboratoire, se faire hospitaliser, sans avoir besoin de débourser le moindre sou ! Samedis, dimanches et fêtes inclus ! Anne-Marie EL-HAGE
Sécurité sociale, qu’ils l’appellent. Mais de quelle sécurité parlent-ils donc ?
Se faire rembourser ses factures de soins médicaux par la Sécurité sociale est un véritable parcours du combattant. Au départ, le médecin doit remplir toutes sortes de paperasses et d’ordonnances, l’une pour la pharmacie, la seconde pour le laboratoire, la troisième pour les examens...