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Actualités - CHRONOLOGIE

Michel Aoun : Le processus de salut du Liban est dans sa phase finale

Paris, d’Élie MASBOUNGI L’ancien chef du gouvernement de transition, le général Michel Aoun, a affirmé hier, dans un appel adressé aux Libanais, que « le processus du salut du Liban a commencé et qu’il est même sur le point de se terminer », invitant ses compatriotes « à passer sans hésiter ni attendre du stade de l’expectative empreinte de peur et du désir d’émigration à une attitude de soutien des résolutions » de la communauté internationale qui a ramené le Liban à l’existence après avoir été « un mirage dans le désert syrien ». Michel Aoun, qui s’exprimait dans le cadre d’une conférence de presse donnée hier à 11 heures dans un hôtel parisien, a commencé par remercier les « pays amis qui sont en train d’aider le Liban à recouvrer sa souveraineté, notamment les membres du Conseil de sécurité, les États-Unis, la France (...), et les pays arabes qui respectent la 1559 et appellent à son application ». Estimant que cette résolution est conforme à la Charte de l’Onu, l’ancien chef du gouvernement de militaires a estimé qu’il met fin à l’occupation du Liban, impose le respect de ses lois et de sa Constitution, et lui rend sa place de membre fondateur de l’Onu et de la Ligue arabe, avant de dresser une comparaison entre la dynamique internationale, et le statisme et les « ténèbres » qui règnent au Liban même. Le général a invité toutes les parties libanaises à réviser leurs positions, car, a-t-il dit, à chaque étape correspondent des priorités et des méthodes d’action. La situation vers laquelle s’achemine notre pays peut intégrer tout le monde hormis ceux qui « persistent et s’entêtent dans leur statut d’agents » et qui devront « répondre devant l’opinion publique de leurs actes et de leur inconscience lorsqu’il n’y aura plus de force d’occupation pour les protéger ». S’adressant aux dirigeants syriens, il a rappelé la teneur d’une lettre qu’il avait adressée il y a quinze ans au secrétaire d’État américain de l’époque, James Baker, affirmant que « le Liban est disposé à consentir à la Syrie des concessions raisonnables en tenant compte de ses intérêts et pour la sauvegarde de ce pays voisin ». « Mais ce qui est intangible, ni négociable ou discutable, a poursuivi le général, c’est l’indépendance et la souveraineté du Liban car nous sommes persuadés que le recouvrement de ces deux points est le seul moyen de nous ramener nos droits humains les plus élémentaires, à savoir la vie, la liberté et la quête du bonheur. » Après avoir développé, dans sa déclaration liminaire, ses prises de position connues sur la situation présente au Liban et la crise actuelle sous ses diverses formes, le général a reproché aux opposants de l’intérieur d’avoir refusé la prorogation du président Émile Lahoud sans toutefois exprimer clairement et nettement leur opposition ferme à la présence syrienne au Liban. Il devait dénoncer par la suite la « désinformation et l’intoxication » propagées par certains médias libanais et qui aboutissent à l’isolement de l’opinion et à une méconnaissance des récents changement intervenus sur le double plan international et régional, notamment en ce qui concerne la position américaine vis-à-vis de la Syrie. À l’heure des questions-réponses, le général Aoun devait développer les idées suivantes : – Son éventuel retour au Liban : pas de retour « tant qu’il y aura des officiers syriens qui dirigent et gèrent la vie politique quotidienne, et dictent leur volonté aux magistrats et aux responsables à tous les niveaux ». – Pas de participation massive, générale et organisée du courant aouniste aux prochaines élections législatives si les Syriens sont encore au Liban au printemps prochain. – Ce qui a réellement changé aujourd’hui, c’est que la « collusion syro-américano-israélienne », qui a prévalu aux moments les plus sombres de la guerre libanaise, n’est plus de mise du fait de la nouvelle conjoncture mondiale et des alliances régionales. – La nouvelle position française à l’égard du Liban, qui s’est exprimée par l’initiative franco-américaine ayant abouti à l’adoption de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, est dictée par une conviction française que les méthodes et les procédés selon lesquels ils traitaient avec la Syrie ne mènent nulle part et ne servent plus à rien. – Le général Aoun n’a pas de « conseils » à donner aux dirigeants français sur ce qu’il convient de faire « si cela ne m’est pas demandé, mais je suis prêt à en discuter ». – En cas de retrait subit des troupes syriennes du Liban, l’armée libanaise est parfaitement capable de maintenir l’ordre sur le territoire national et de se déployer à nos frontières, avec l’éventuel soutien des soldats de l’Onu qui sont d’ailleurs sur le territoire libanais. – Le Hezbollah : nous l’avons soutenu dans son action de résistance contre l’occupation israélienne, et il doit à présent se muer en une force politique avec laquelle on peut traiter. Mais s’il s’agit de la libération de la Palestine par la force des armes, cela risque de dépasser les moyens dont ils disposent. D’ailleurs, a noté Michel Aoun, le Hezbollah n’a pas le droit de prendre la décision unilatérale de libérer Jérusalem parce que c’est une décision qui concerne l’ensemble du monde arabo-musulman, sur lequel elle aura des retombées. – La présence armée palestinienne dans les camps : on ne peut tolérer un État dans l’État au Liban ni des éléments armés de quelque sorte que ce soit. Les Palestiniens armés peuvent se rendre en Israël à travers notre frontière pour libérer leur pays, et les résistants libanais peuvent s’enrôler dans les rangs de l’armée libanaise. – Si la Ligue arabe et les États arabes – dont les pays qui ont garanti l’application des accords de Taëf – avaient assumé leurs responsabilités conformément à la Charte de la Ligue à l’égard du Liban, nous n’en serions pas aujourd’hui au stade des initiatives étrangères ni à celui de résolutions au Conseil de sécurité.
Paris, d’Élie MASBOUNGI
L’ancien chef du gouvernement de transition, le général Michel Aoun, a affirmé hier, dans un appel adressé aux Libanais, que « le processus du salut du Liban a commencé et qu’il est même sur le point de se terminer », invitant ses compatriotes « à passer sans hésiter ni attendre du stade de l’expectative empreinte de peur et du désir...