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Fléchettes Honteuzékonfu, corbeau de métier

Le vilain volatile. L’oiseau de malheur. Mais qu’est-ce qu’on a pu rigoler avec, dans la cour de l’école ! En zézayant à tue-tête, dans le dos du pion surveillant : « Ha, Môzieu du Corbeau (ou du cor au pied), qu’vous êtes zoli, qu’vous me zemblez beau (ou laid)... » Par les temps qui courent, on rigole moins. Parce que les dupés de la fable, c’est nous. C’est on. C’est onteux. Pas tellement ce qu’ils ont fait. Mais ce qu’on est nous-mêmes. À 96 voix sur 128, ça compte. Si on dit qu’on a été forcés, ou qu’on a été achetés (entendre qu’on est des vendus), ce n’est pas bien. En plus, ce n’est vraiment vrai que pour une poignée (de dollars), des cas d’espèces en somme. Le (double) problème est ailleurs. D’abord au niveau de ce mirage universel qu’est la démocratie. En effet, la vox populi n’a généralement son mot à dire qu’en de rares occasions. Ordinairement, elle délivre procuration à des professionnels. Avides de carrière et de sous. Qui se soucient de l’opinion comme d’une guigne. À preuve, entre autres exemples, qu’en France en 81, ces représentants ont aboli la peine de mort contre l’avis de 85 % de la population. Et qu’aux States, le président élu obtient souvent moins de suffrages populaires que son concurrent. Ici, au moins, le système mosaïque se targue moins de démocratie que de convivialité. Un slogan, une invite pris au pied de la lettre par les responsables. Qui s’empressent de se mettre à table. Pour se partager le fromage de la fable. Ensuite parce qu’il est une vérité récurrente un peu trop occultée. Les uns et les autres, de par chez nous, n’ont pas, mais alors là pas du tout, les mêmes priorités. Ni le même sens de l’indépendance, de la souveraineté, de la liberté. Ou du verbe résister. Certains, soixante ans après le pacte, préfèrent encore le Syrien au Libanais d’en face. Et ne voient toujours pas en quoi il serait zoologiquement incorrect de conjuguer, à l’avenir sinon au présent, le corbeau et le renard. En oubliant que le Phénix (sic !) des hôtes de ce bois a déjà maintes fois juré qu’on ne l’y prendrait plus. Mais un peu tard. J. I.
Le vilain volatile. L’oiseau de malheur. Mais qu’est-ce qu’on a pu rigoler avec, dans la cour de l’école ! En zézayant à tue-tête, dans le dos du pion surveillant : « Ha, Môzieu du Corbeau (ou du cor au pied), qu’vous êtes zoli, qu’vous me zemblez beau (ou laid)... »
Par les temps qui courent, on rigole moins. Parce que les dupés de la fable, c’est nous. C’est...