Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

1559 - Berry exonère la Syrie Vaste campagne libanaise de défense à l’extérieur

Le Liban entame une offensive diplomatique d’envergure pour contrer la 1559. Ou, à tout le moins, en émousser le tranchant potentiel. Car les effets de la résolution pourraient être redoutables, sur le plan économique sinon sur le plan politique. Où la charge serait plus pesante, objectivement, sur la Syrie, cible préférentielle des Américains. Cependant, Nabih Berry affirme que la résolution concerne le Liban bien plus que la Syrie. Ainsi, cette offensive diplomatique vise à alléger, autant que faire se peut, la responsabilité de cette dernière dans l’amendement et dans la prorogation. Ce qui permet de tenter de faire passer l’argument selon lequel ce pays a toujours besoin de la présence armée syrienne, indispensable en termes de stabilité, de sécurité et de protection des institutions. En soulignant que des accords bilatéraux consacrent, légitiment et légalisent ce facteur de présence militaire. D’une manière générale, tout le Liban officiel s’efforce d’exonérer la Syrie, présentée comme un pays offrant un appui tout fraternel, tout désintéressé au Liban. Loin de tout esprit d’occupation ou d’hégémonie, comme le soutiennent les Occidentaux. On sait que le président Lahoud a lui-même développé un plaidoyer allant dans ce sens lors de sa récente rencontre avec des parlementaires britanniques. En affirmant que la présence syrienne est liée à un règlement global dans la région. Et en relevant qu’il faut exiger d’Israël l’application des résolutions 194, 242, 338 et 425. De leur côté, Issam Farès et le ministre des Affaires étrangères Jean Obeid vont multiplier les contacts à New York. Des efforts sont déployés pour obtenir audience du président américain George Bush. Dont l’agenda risque cependant d’être trop chargé, vu qu’il est lui-même en campagne, mais pour la présidentielle. Les deux responsables libanais devraient cependant pouvoir rencontrer nombre de cadres importants de l’Administration US. Ainsi que les chefs de multiples délégations plus ou moins concernées par le Moyen-Orient et la 1559. Un rendez-vous est prévu avec le président français Jacques Chirac puis avec le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan. Issam Farès entreprend déjà les premières relances, à partir de Londres où il se trouve actuellement. Avec l’aide, il faut le souligner, de Rafic Hariri, dont le carnet d’adresses international est aussi riche que lui. Farès doit prononcer, le 23, le mot du Liban à New York. Il semble que, respect de la légalité oblige, il ait été décidé que ce discours aborde la 1559 d’une manière positive. En soulignant la nécessité d’appliquer les autres résolutions de l’Onu. En rappelant la question des déplacés palestiniens. Ou la lutte commune libano-syrienne contre le terrorisme. Et en affirmant que la présence syrienne est régie par des traités bilatéraux et se trouve conditionnée par un accord direct entre les deux gouvernements. Une positon qui omet, bien évidemment, les deux requêtes officielles de retrait émanant du pouvoir libanais légal du temps d’Amine Gemayel. Légèreté Retour à Nabih Berry. Il souligne la nécessité de prendre la 1559 au sérieux. En effet, des loyalistes veulent en minimiser la portée. En allant jusqu’à affirmer que la mention enjoignant le retrait des forces étrangères s’adresse aux Israéliens qui occupent Chebaa et non aux Syriens ! Selon Berry, le réalisme commande que ce pays sollicite la compréhension de la communauté internationale. À son avis, même éventuellement en solo, le Liban ne doit épargner aucun effort sur le plan diplomatique pour faire réviser la 1559. Qui semble toutefois moins facile à retoucher que l’article 49 C. En tout cas, le président du Parlement entend payer de sa personne. Et, comme il l’a annoncé après son entretien avec le président Lahoud, il tient à se rendre à Genève où se tient, le 25, un congrès parlementaire international. Une occasion de discuter avec les Américains, dont la présence est également annoncée et que le chef du Législatif ne veut pas manquer. Parallèlement, Berry répète qu’il ne faut pas trop en vouloir à la France, ne pas prendre ses distances avec elle, ne pas la considérer comme hostile ou de parti pris systématique. Mais dialoguer en base d’une solide amitié séculaire. Toujours dans le même esprit de mobilisation en vue de l’efficacité de la campagne diplomatique, Berry a réussi à convaincre Hariri de reporter à octobre la démission du cabinet. Pour mieux laisser les coudées franches à Issam Farès, le vice-président du Conseil, qui va diriger la délégation libanaise aux travaux annuels de l’Assemblée générale de l’Onu à New York. En pratique cependant, comme le souligne un opposant, le gouvernement actuel n’a déjà plus d’existence active. Ce qui d’ailleurs, selon ce même ironiste, fait partie des plus constantes caractéristiques du pouvoir en place. Quoi qu’il en soit, le Liban officiel espère que par ses efforts, il obtiendra d’Annan, le 3 octobre, un rapport élastique se contentant de presser les parties concernées de bien respecter la 1559. Sans fixer de délai contraignant. Philippe ABI-AKL
Le Liban entame une offensive diplomatique d’envergure pour contrer la 1559. Ou, à tout le moins, en émousser le tranchant potentiel. Car les effets de la résolution pourraient être redoutables, sur le plan économique sinon sur le plan politique. Où la charge serait plus pesante, objectivement, sur la Syrie, cible préférentielle des Américains. Cependant, Nabih Berry affirme...