Liban-Usa Feltman s’informe auprès de Sfeir de la situation des chrétiens

Le nouvel ambassadeur des États-Unis à Beyrouth, Jeffrey Feltman, a effectué hier une série de visites protocolaires, au cours desquelles il a rencontré le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, et le ministre de l’Industrie, Élie Skaff. À l’issue d’un entretien qui a duré 40 minutes à Bkerké, M. Feltman, citant le patriarche Sfeir, a souligné, dans une déclaration à la presse, que « le pouvoir devrait, au cours des prochains mois, se concentrer sur les besoins urgents du peuple, en prenant en considération la situation économique et financière actuelle. Parmi les besoins figure notamment l’élaboration d’une loi électorale transparente au Liban ». Évaluant sa rencontre avec le patriarche maronite, l’ambassadeur des États-Unis a estimé qu’il était « très important » pour lui « d’écouter le point de vue du patriarche sur la situation du pays et de la communauté chrétienne du Liban, et sur le rôle joué par l’Église maronite ». Pour ce qui est de l’entretien entre M. Feltman et cheikh Kabbani, ce dernier a souligné que « les Arabes et les musulmans cherchent la justice pour la cause qu’ils défendent, notamment en Palestine et en Irak. Les Palestiniens ne parviennent pas à trouver la justice sur leur propre terre parce que les États-Unis soutiennent Israël, et le peuple irakien souffre à cause de l’occupation américaine ». Le mufti a aussi indiqué à M. Feltman que « les liens entre le Liban et la Syrie revêtent un caractère particulier parce qu’ils émanent d’une histoire commune et qu’ils sont régis par un traité commun ». « La présence syrienne au Liban concerne uniquement les deux pays », a-t-il dit, soulignant que la Syrie a toujours soutenu la sécurité du Liban. Il a estimé que « la résolution 1559 du Conseil de sécurité des Nations unies ne fait que faciliter à Israël la tâche visant à séparer les volets libanais et syrien des négociations de paix mettant ainsi Damas au pied du mur ». Enfin M. Skaff a souligné devant le diplomate américain que « les États-Unis devraient considérer les dossiers du Proche-Orient avec plus de justice et ne pas pratiquer une politique de deux poids, deux mesures ». « La politique (américaine) actuelle ne peut qu’aggraver la crise », a-t-il dit.