« Lahoud n’est pas moins légitime que Bush », estime la presse de Damas

La presse officielle syrienne s’en est prise hier aux Nations unies et à Washington, qui dénoncent l’ingérence de Damas dans les affaires libanaises, en estimant que le président Émile Lahoud n’est pas moins « légitime » que le président américain George W. Bush. « La légitimité de Lahoud au Liban n’est pas moindre que celle de Bush à Washington, et la légitimité du Parlement libanais n’est pas moindre que celle du Congrès » américain, écrit dans un éditorial le journal al-Baas, organe du parti au pouvoir à Damas. Le journal se félicite cependant de « la concordance des vues syro-américaines sur la stabilité de l’Irak », qui a dominé les entretiens du secrétaire d’État adjoint américain chargé du Proche-Orient William Burns, samedi, à Damas. Pour sa part, le journal gouvernemental Techrine écrit que les entretiens de M. Burns à Damas « ne sont qu’un premier pas qui pourrait ouvrir la voie à d’autres plus constructifs et qui auront des répercussions » sur les négociations de paix israélo-syriennes et l’avenir de l’Irak. Quant à la radio officielle syrienne, elle a estimé que « le lobby sioniste » était derrière la résolution votée lundi par la Chambre des représentants américaine exprimant des « inquiétudes » sur les violations des droits de l’homme exercées par la Syrie. « L’annonce d’une évolution positive du dialogue (...) entre Damas et l’émissaire américain Richard Burns a poussé le lobby sioniste au sein de la Chambre des représentants américaine à faire avorter » ce dialogue, a affirmé Radio-Damas dans son commentaire quotidien. La radio officielle a accusé ceux qui, aux États-Unis, « courent après un succès rapide dans la prochaine présidentielle américaine », de vouloir ainsi « satisfaire Israël aux dépens des intérêts des États-Unis, en proférant des accusations sans aucun fondement contre la Syrie ».