Obeid entame des discussions en marge de la conférence du Caire Le Liban en tête de l’ordre du jour de la réunion de la Ligue arabe

Le Caire - De notre envoyé spécial Khalil FLEYHANE Le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, qui est arrivé hier au Caire, a entamé ses discussions en marge de la conférence des ministres arabes des Affaires étrangères, qui se tient aujourd’hui et demain dans la capitale égyptienne. Le Liban occupera une place centrale dans l’ordre du jour de la réunion. Dès son arrivée en Égypte, M. Obeid a rencontré son homologue algérien, Abdel Aziz Belkhadem, avec lequel il a évoqué la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l’Onu. À l’issue de la rencontre, à laquelle ont assisté les ambassadeurs libanais et algériens en Égypte, Abdellatif Mamlouk et Sleimane Sheikh, M. Belkhadem a déclaré que « la position de l’Algérie concorde avec celle du Liban, de la Syrie et de tous les Arabes ». « Le fait qu’un pays décide d’amender sa Constitution représente-t-il une menace pour la sécurité internationale pour que le Conseil de sécurité se réunisse à ce propos ? » s’est-il demandé, avant d’ajouter : « Je pense que cette résolution (1559) constitue une ingérence dans les affaires libanaises. » « La résolution n’est pas intervenue dans le cadre du chapitre 7 de la Charte des Nations unies. Les Libanais et les Arabes n’ont donc rien à craindre de ce côté-là », a précisé M. Belkhadem, dont le pays s’était abstenu de voter pour ou contre la résolution 1559. Les résolutions prises dans le cadre du chapitre 7 peuvent donner lieu à des mesures coercitives. Quant à M. Obeid, il a souligné la coopération entre le Liban et l’Algérie, une coopération qui devrait, selon lui, « se poursuivre la semaine prochaine à New York ». Avant son départ de Beyrouth, M. Obeid avait déclaré que la résolution 1559 était « injuste envers le Liban », précisant toutefois que le Liban « tient à rester dans le cadre de la légalité internationale ». À propos d’éventuelles menaces américaines contre la Syrie, véhiculées par le secrétaire d’État adjoint, William Burns, en visite samedi à Damas, M. Obeid a estimé que M. Burns était venu favoriser le dialogue, et « non pas émettre des menaces ». En ce qui concerne les relations franco-libanaises, il a estimé que ce n’est pas la première fois que les points de vue divergeaient entre les deux pays, précisant que le temps est au dialogue « pour aider la France à voir certaines choses qui pourraient lui échapper ». Les ministres arabes examineront un projet de résolution préparé par le secrétariat général de la Ligue arabe, affirmant la « solidarité » de la Ligue avec le Liban « dans son droit souverain à effectuer ses choix internes conformément à ses principes constitutionnels ». Le texte, intitulé « Solidarité avec la République libanaise » et qui intervient à la suite de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, ne fait aucune référence à cette résolution ni à l’amendement de la Constitution qui a autorisé la prorogation de trois ans du mandat du président Émile Lahoud. Les ministres arabes devraient par ailleurs réaffirmer leur solidarité avec le Soudan ainsi que leur rejet des sanctions contre Khartoum dans la crise du Darfour. Une réunion de la « troïka » arabe (Tunisie, Algérie, Bahreïn) sur l’Irak doit précéder la réunion des ministres, ainsi qu’une réunion de la commission sur l’initiative arabe de paix au Proche-Orient, présentée au sommet arabe de Beyrouth en 2002.