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Actualités - CHRONOLOGIE

Pour le Premier ministre, la démocratie est le seul espoir pour édifier des États modernes (photo)

Le Premier ministre, Rafic Hariri, a reçu hier le prix d’honneur de l’Onu-habitat pour sa contribution à la reconstruction du Liban, à l’occasion de l’inauguration, à Barcelone, du Forum mondial urbain. Près de trois mille personnes assistaient à la cérémonie, dont l’ancien chef du Kremlin, Mikhaïl Gorbatchev, l’ancien président finlandais, Martti Ahtisaari, le ministre brésilien des Villes, Olivio Dutra, le ministre néerlandais de l’Habitat et de l’Environnement, Pieter Van Geel, la directrice exécutive de l’Onu-habitat représentant le secrétaire général des Nations unies, Anna Tibaijuka, la secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale de l’Onu pour l’Asie occidentale, Mervat Tellawy, le directeur exécutif de l’Onu-environnement, Klaus Topfer, le président du Forum 2004 et maire de Barcelone, Joan Clos, ainsi que les ministres de la Justice et des Finances, Bahige Tabbarah et Fouad Siniora, l’ambassadeur du Liban en Espagne, Samir Moubarak, le président du CDR, Jamal Itani, la directrice générale du ministère du Tourisme, Nada Sardouk, le conseiller du Premier ministre pour les affaires européennes, Basile Yared, et la famille de Rafic Hariri. « Je suis très fier et honoré de me tenir aujourd’hui devant cette auguste assemblée qui représente les Nations unies, l’organisation qui incarne les ambitions de paix, de sécurité et de coopération du monde entier », a commencé par dire Rafic Hariri en recevant sa distinction des mains d’Anna Tibaijuka. Fier parce que ce prix « est celui du peuple libanais et de tous les dirigeants du Liban » ; et parce que Barcelone « symbolise le partenariat entre les pays méditerranéens, en particulier celui du Moyen-Orient avec l’Europe », a-t-il dit, avant de remercier sa famille, et notamment son épouse Nazek, qui n’a pas retenu ses larmes, pour « leur affection inconditionnelle, qui a été d’un grand secours dans la poursuite de ma tâche, même lorsque j’étais découragé face à ce que certains considéraient comme une tâche impossible ». « Ce prix appartient aux frères arabes et aux amis du Liban qui ont cru en lui, même dans les circonstances les plus sombres », a enchaîné Rafic Hariri, qui a cité nommément la Syrie, « sans laquelle nous n’aurions pas pu parvenir à la stabilité actuelle », l’Arabie saoudite, le Koweït, et la France, qui a réalisé « que l’importance du Liban résidait dans sa vocation de tolérance et de coexistence, non seulement pour la région mais pour le monde entier ». Mais la vocation du Liban ne s’arrête pas là pour le Premier ministre, qui a rappelé également « la sauvegarde de la plus ancienne démocratie du monde arabe. En effet, le Liban croit fermement que la démocratie est notre unique espoir pour édifier des États modernes et pour y préserver la dignité humaine par la protection du droit à l’expression, à l’opinion et à l’autodétermination », a-t-il martelé. Rafic Hariri s’est ensuite arrêté sur la reconstruction à proprement parler, rappelant l’énormité des défis. « Nous avons choisi de reconstruire tout en même temps et au même rythme, sans accorder la priorité à un secteur plutôt qu’à un autre ; tout était prioritaire : eau, électricité, hôpitaux, écoles, routes et niveau de vie », a-t-il expliqué, précisant que la reconstruction du pays a connu deux phases. La première, qui a débouché sur les accords de Taëf « et dont les fruits politiques profitent toujours à notre pays », et la seconde, « qui a débuté en 1993, lorsque nous avons formé notre premier gouvernement ». Et s’il a assuré avoir « réussi à réaliser les principaux objectifs du plan », il a reconnu qu’ « il reste beaucoup de tâches à accomplir afin que le développement équilibré soit effectif ». Le maître de Koraytem s’est ensuite attaqué à la situation actuelle qui prévaut au Moyen-Orient, et qui inspire « désespoir et inquiétude, non seulement concernant la prospérité et la croissance, mais également pour la stabilité ». Soulignant que la reconstruction et la démocratie, qui sont à la base des projets à venir présentés par les acteurs internationaux, sont « de beaux et merveilleux objectifs », il s’est demandé comment l’on pouvait penser les mener à bien « en l’absence de liberté, de stabilité et de conditions politiques et sécuritaires propices ». « Le désespoir ressenti par tout Arabe ployant sous le joug de l’occupation et privé de sa liberté, de sa terre et de sa dignité, engendre davantage de violence et creuse le fossé entre les Arabes et le monde. Aujourd’hui, notre mission consiste à éradiquer ce désespoir et à transformer la paix en réalité, en Palestine et en Irak, afin que la confiance – et non le scepticisme – règne de nouveau dans nos relations et nos liens. Nous souhaitons la paix et un État indépendant pour les Palestiniens. Nous voulons la libération des territoires libanais et syriens occupés. En outre, nous désirons que l’Irak recouvre sa liberté, son indépendance et son unité. Que l’État fonctionne à nouveau pour le bien de son peuple, indépendamment de ses religions ou de ses origines ethniques », a ajouté le Premier ministre. Mais Rafic Hariri ne s’est pas arrêté aux seuls Arabes. « Certes, nous voulons la paix pour tout le Moyen-Orient, non seulement pour les Arabes, mais également pour Israël. Nous sommes un peuple qui croit profondément en la paix, la tolérance et la justice ; nous voudrions vivre en paix pour nos enfants et nos petits-enfants comme pour ceux d’Israël, mais nous envisageons les choses avec parité. Nous pensons que si Israël désire vraiment vivre en paix avec ses voisins, l’occasion est toujours présente. Tout ce qu’il faut, c’est le respect des résolutions de l’Onu, et le retrait des territoires palestininens occupés, ainsi que des territoires libanais et syriens. Il faut que les Palestiniens puissent vivre au sein d’un État indépendant comme tout autre pays de la région », a-t-il affirmé. « J’aimerais vous remercier, au nom de l’État libanais et en mon propre nom, pour cet hommage. Je voudrais également lancer un appel pour sauver les civilisations de Jérusalem, Bethléem, Ramallah, Gaza, Bagdad, Mossoul et Najaf. Le Liban restera toujours un portail grand ouvert à la démocratie et la liberté, et à tout ce qui est noble sur cette terre, en premier chef le message de paix et de tolérance que transmettent les Nations unies et qui restera à jamais une base dans notre vie. C’est par le dialogue, l’ouverture et l’entente que nous parviendrons à inciter le monde et les Nations unies à comprendre davantage nos causes et à examiner et adopter nos points de vue », a conclu Rafic Hariri.
Le Premier ministre, Rafic Hariri, a reçu hier le prix d’honneur de l’Onu-habitat pour sa contribution à la reconstruction du Liban, à l’occasion de l’inauguration, à Barcelone, du Forum mondial urbain. Près de trois mille personnes assistaient à la cérémonie, dont l’ancien chef du Kremlin, Mikhaïl Gorbatchev, l’ancien président finlandais, Martti Ahtisaari, le...