Boueiz : La reconduction a anéanti tous les espoirs des Libanais dans le changement

Le député Farès Boueiz a estimé que la reconduction – son timing, la manière avec laquelle elle a été menée, les circonstances actuelles – a posé « un sérieux problème » au niveau local et international. « Je ne peux être ni tranquille ni rassuré : ce sujet est bien plus important que les calculs politiques évoqués par les reconductionnistes pour réduire l’impact du problème. L’amendement de la Constitution est une petite partie, simplement formelle, d’un tout beaucoup plus grave, éminemment politique », a dit l’ancien ministre de l’Environnement, démissionnaire depuis une semaine, au micro de La Voix du Liban Libre. Interrogé sur ce qui a fait la différence entre 1995 (lorsqu’il avait voté en faveur de la reconduction de son beau-père, Élias Hraoui) et 2004, il a estimé que les circonstances d’il y a neuf ans étaient « propices » à la prorogation, et qu’ « il n’y avait pas de crispations confessionnelles, mais un consensus sur la rallonge » de trois ans à l’ancien chef de l’État. « Mais aujourd’hui, les Libanais aspirent au changement à tous les niveaux – politique, économique, social – à travers la personne du président, et la reconduction a réduit à néant tous ces espoirs, ainsi que les tentatives visant à combler les lacunes de la relation libano-syrienne, à réformer, à libaniser l’échéance, à tourner la page du passé et à redynamiser les rapports d’amitié et de fraternité », a dit Farès Boueiz. Le député du Kesrouan a également estimé que « tout le monde sent que Rafic Hariri a été obligé, sinon menacé, de se comporter comme il l’a fait », prédisant que le nouveau gouvernement sera « extrémiste, monochrome, et loin de toute velléité de dialogue ».