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CORRESPONDANCE - Un centre à Washington créé par Sobhi Ghandour Al-Hiwar à l’écoute du Liban (photo)

WASHINGTON – Irène MOSALLI C’est, en définitive, le tissu social de la ville où ils se sont fixés qui dicte aux Libanais de la diaspora leur mode de vie. Si, à Detroit et Dearborn (État du Michigan), nos compatriotes ont réussi à recréer les couleurs et les coutumes de leur pays d’origine, il n’en est pas de même à Washington et dans ses environs. Dans le cas des deux premières villes à caractère industriel, ils ont déployé leur talent inné pour le commerce et les services, et n’ont pas eu, par conséquent, à faire l’effort de s’adapter. Ce qui leur a permis de se retrouver entre eux autour d’habitudes communes : gastronomie, divertissements et autres centres d’intérêt. À Washington, la dynamique est autre. Dans la capitale fédérale, cohabitent aux côtés des fonctionnaires de l’Administration américaine les diplomates du monde entier, les experts venant de toutes les latitudes de la Banque mondiale et du FMI, les professeurs d’université et « visitants », et les pontes de grands centres hospitaliers. Les Libanais, vivant et travaillant là, se trouvent obligatoirement incorporés à ce contexte politico-académique et cosmopolite avec peu de temps laissé au regroupement purement communautaire. Aujourd’hui, ils ont trouvé un point de ralliement : le centre al-Hiwar, qui organise régulièrement des conférences et des débats portant sur les diverses facettes de la vie dans le monde arabe. Ils vont là pour être au courant de ce qui se passe au Liban et dans toute la région, et aussi pour rencontrer leurs concitoyens. Et c’est un Libanais, Sobhi Ghandour, qui a mis, seul, sur pied ce centre qu’il continue à animer et qui a acquis une grande renommée en tant qu’élément fédérateur. Sobhi Ghandour, à l’origine un journaliste, établi aux États-Unis depuis 1984, a commencé par créer en 1989 une revue en arabe al-Hiwar. À noter qu’il n’existait auparavant aucune publication arabe éditée sur place. Cette revue mensuelle avait, dès le départ, pour credo le dialogue (d’où son nom al-Hiwar), dont ne pouvait que bénéficier la communauté arabe. Elle a ainsi ouvert ses pages à toux ceux, Arabes et Américains d’origine arabe, qui désiraient faire part de leurs différentes manières de voir les choses pour mieux s’entendre. Et aussi pour collaborer à un bon éclairage sur la culture arabe et la civilisation islamique. Site Internet Après la guerre du Golfe (1991), qui, comme on le sait avait divisé l’opinion arabe sous toutes les latitudes, Sobhi Ghandour a eu l’idée de ce centre, « qui, explique-t-il, serait un forum indépendant pour un dialogue (ou “ hiwar ”) entre les divers membres de la communauté arabe des États-Unis. Cela dans le but de trouver un dénominateur commun entre ces entités et aussi pour une meilleure compréhension entre la communauté arabe et la société américaine ». Aujourd’hui, ce centre est en train d’accomplir cette vocation car il a pu être réellement le lien entre gens de différentes formations et tendances. À noter qu’il n’est affilié à aucun pays, à aucun parti, et les abonnements des membres constituent sa seule source de financement. Selon Sobhi Ghandour, « cette expérience à petite échelle donne le ton à ce qui pourrait être une entreprise plus large. C’est-à-dire un travail de prise de conscience et de compréhension, de respect d’une autre manière de penser et de recherche ». Le centre al-Hiwar a pu tenir cette gageure, comme en témoignent les nombreux débats, conférences et rencontres qu’il n’a cessé d’organiser régulièrement toutes les semaines et qui couvrent particulièrement le Moyen-Orient et le rôle de la communauté arabe aux États-Unis. Des experts dans tous les domaines exposent et confrontent leurs idées. Parmi eux, un bon nombre de Libanais : le politologue Clovis Maksoud, l’analyste Edmond Gharib, May Rihani de l’Organisation Amine Rihani, le Dr Aziza al-Hibri, féministe, experte en droit musulman, professeur d’université et présidente de l’association al-Karamah, le Dr Yvonne Haddad, professeur eu Centre islamo-chrétien de l’Université de Georgetown. Et elles sont légion, les personnalités américaines et arabes qui ont animé ce genre de débat. Les Libanais forment une très grande partie de l’audience de ce centre qui, tout en n’étant pas tout à fait le dernier salon où l’on cause, constitue une bonne antenne les reliant aux évènements de leur pays d’origine et de la région. De plus, l’excellent site Internet très up-to-date qu’a établi al-Hiwar leur fournit quotidiennement des informations sur l’actualité de cette partie du monde. Qui plus est, il les renseigne sur toutes les activités culturelles et sociales de la communauté arabe de Washington et de ses environs.
WASHINGTON – Irène MOSALLI
C’est, en définitive, le tissu social de la ville où ils se sont fixés qui dicte aux Libanais de la diaspora leur mode de vie. Si, à Detroit et Dearborn (État du Michigan), nos compatriotes ont réussi à recréer les couleurs et les coutumes de leur pays d’origine, il n’en est pas de même à Washington et dans ses environs. Dans le cas des...