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Actualités - OPINION

Fléchettes Énigme

Le sphinx. Une bestiole terrible. Corps de lion, serres d’aigle et tête de femme. Qui dévorait tout crus les Lustucrus qui restaient cois devant ses devinettes. On parle souvent, du moins chez nous, du sphinx syrien. Moins en référence à la cruauté qu’à la puissance de mystère. Liée à un penchant gastronomique indéniable pour la chair de ce tendre volatile qu’est le phénix. Phénicien. Un plat idéal, puisque la proie renaît toujours de ses cendres. Pour se retrouver servie à table au repas suivant. Mais la légende prend ces jours-ci, par ici, un tour bizarre, incongru. Certains candidats à qui-veut-gagner-des-millions murmurent que, tout bien considéré, le jeu est stupide. C’est bien le terme qu’ils emploient. Et qui est doublement offensant, au fond. Parce que la stupidité est une tournure d’esprit passive. Alors que le crétinisme, cet avatar fraternel, est résolument actif, dynamique, clinquant comme un calicot triomphaliste. Ne parlons pas des doutes de Joumblatt sur la pertinence de l’opération (commando) amendement. Écoutons plutôt s’étonner un observateur comme Talal Selman. Il ne comprend pas, avoue-t-il, la précipitation soudaine d’un régime syrien qu’il appréciait auparavant pour son art de bien réfléchir avant d’agir. La devinette n’est donc plus dans l’énoncé, mais dans le comportement. On peut se demander, c’est une hypothèse comme une autre, si en réalité on n’a pas affaire, quelque part, à un raisonneur. Ce genre de personnage, que La Bruyère aurait aimer croquer, vise parfois juste. Et, souvent, va dans le mur. Car, comme Edgar Faure le soulignait, rien ne mène plus sûrement à la bêtise que l’intime conviction que l’on a toujours raison. En vertu d’une méthode cartésienne (fatalement ?) infaillible. Un égarement d’outrecuidance dont souffrent nombre d’élites, instruites, des contrées sous-développées. Comme cet authentique ministre africain analphabète qui signait son nom de trois croix. Deux pour Bouli-Bouli. Et une pour Docteur. En matière de sports cérébraux, l’avantage en politique est qu’il y a toujours (fatalement ?), à toute charade, une solution, voire plusieurs. Que les faits subséquents apportent. On verra donc un jour ou l’autre, dans un mois, dans un an, selon Sagan, pourquoi au juste le nouveau calvaire. Et qui de ses protagonistes souffre. Du virus aviaire. J. I.

Le sphinx. Une bestiole terrible. Corps de lion, serres d’aigle et tête de femme. Qui dévorait tout crus les Lustucrus qui restaient cois devant ses devinettes. On parle souvent, du moins chez nous, du sphinx syrien. Moins en référence à la cruauté qu’à la puissance de mystère. Liée à un penchant gastronomique indéniable pour la chair de ce tendre volatile qu’est le...