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Actualités - CHRONOLOGIE

Un Conseil des ministres pour expédier les affaires courantes et un climat « amical » entre les deux pôles de l’Exécutif Hariri annonce pour le 20 septembre la démission de son gouvernement

En quelques mots, brefs mais déterminants, le Premier ministre a confirmé hier les prévisions de la veille du président de la Chambre, Nabih Berry : le gouvernement démissionnera le lundi 20 septembre, à l’issue du dernier Conseil des ministres de l’actuel cabinet. « Je vous souhaite une bonne fin de mandat, avant le changement ministériel », a ainsi annoncé Rafic Hariri aux journalistes à l’issue de la réunion place du Musée. « Voulez-vous anticiper les consultations législatives ? » a-t-il ensuite répondu, après avoir été prié de commenter son éventuelle nomination à la tête du prochain gouvernement. Mais les journalistes ne se sont pas contentés de cette réponse et lui ont demandé s’il souhaitait retourner au pouvoir. « Chaque chose en son temps », leur a répondu le maître de Koraytem. Sauf qu’apparemment, les 26 n’étaient pas dans le secret des dieux. Parce que, quelques minutes avant que le chef du gouvernement n’annonce la couleur, la quasi-totalité des ministres restaient dans l’expectative ; ne savaient pas quoi répondre ; hésitaient entre remaniement, changement et remplacement de leurs quatre collègues démissionnaires, ou bien décrétaient, à l’instar de Issam Farès, qu’aucune démission n’était envisagée pour l’instant, du moins pas avant un mois ou deux. Le n° 2 du gouvernement a même été plus loin : une fois averti de la déclaration Hariri, il a persisté dans son opinion, estimant que les circonstances ne sont pas propices à la formation d’un nouveau gouvernement, qui serait automatiquement consacré à l’expédition des affaires courantes – en raison, notamment, des législatives à venir de mai 2005 – et qui ne provoquerait aucun choc positif. Petite exception à cette règle : le ministre de l’Intérieur, qui a indiqué que l’ambiance est au changement de gouvernement, « surtout après les propos du président de la Chambre, Nabih Berry ». En revanche, Élias Murr n’a pas voulu se prononcer sur son retour à Sanayeh, préférant souligner que « tous les portefeuilles se ressemblent ». Interrogé ensuite sur l’éventuelle loi électorale à venir, il s’est contenté d’indiquer que plusieurs moutures étaient actuellement sur le marché... Quoi qu’il en soit, c’est à une sorte d’expédition des affaires courantes qu’a ressemblé la séance d’hier, qui n’a duré qu’une heure et demie, alors que l’ordre du jour comportait plus de cent points. La majorité de ces derniers a été approuvée sans qu’il n’y ait débat ou lecture, à la manière du « souddek, souddek, souddek » qui résonne souvent place de l’Étoile. Les ministres ont d’ailleurs relevé, à l’instar de Karam Karam, que le président du Conseil a légué au prochain cabinet les sujets épineux nécessitant un débat en bonne et due forme, tels les indemnités des anciens employés de Cellis et de LibanCell, ou le soutien à apporter aux industriels en matière d’électricité. Ce qui leur aurait mis, pour un moment, la puce à l’oreille concernant une éventuelle volonté haririenne de démission. Il n’en reste pas moins que c’est d’une seule voix que ces ministres ont apprécié le climat plutôt amical qui a prévalu, notamment entre Émile Lahoud et Rafic Hariri. Peut-être grâce à l’absence de tout sujet (politique) hors ordre du jour, à l’exception de la désignation de Issam Farès à la tête de la délégation qui représentera le Liban à l’Assemblée générale de l’Onu, dans quelques jours à New York. Signalons que quatre ministres s’étaient portés absents : Jean Obeid (Affaires étrangères), Négib Mikati (Travaux publics et Transports), Samir Jisr (Éducation nationale et Enseignement supérieur, en voyage), et Khalil Hraoui (ministre d’État). Quant au ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement, Michel Samaha, il a justifié la date du 20 septembre en raison du déplacement à l’étranger de Rafic Hariri, qui ne regagnera Beyrouth qu’aux alentours du 17 septembre. Prié de dire si le Conseil des ministres a évoqué la résolution 1559 de l’Onu, il a rappelé que la position du Liban a été communiquée par les canaux d’usage, et que le chef de l’État, le Premier ministre et le ministre des AE se sont chargés de la diffuser. « Des contacts sont en cours avec les pays arabes, les cinq Grands et le secrétaire général de l’Onu », a-t-il précisé. Aucun sujet politique n’a été traité durant la séance ? « Qu’entendez-vous par sujets politiques ? La gestion de l’électricité est politique, autant que les sujets économiques qui ont été évoqués... Et si c’est cela que vous insinuez, sachez que des gouvernements à venir ne font pas partie de l’ordre du jour d’un Conseil des ministres », a-t-il souligné.

En quelques mots, brefs mais déterminants, le Premier ministre a confirmé hier les prévisions de la veille du président de la Chambre, Nabih Berry : le gouvernement démissionnera le lundi 20 septembre, à l’issue du dernier Conseil des ministres de l’actuel cabinet.
« Je vous souhaite une bonne fin de mandat, avant le changement ministériel », a ainsi annoncé Rafic...