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Actualités - OPINION

Primes et châtiment

Le tripatouillage constitutionnel de la reconduction aura au moins eu le mérite de redonner de la brillance à la truellée des fayoteurs, paillassons et autres rase-moquettes, hâtivement sonnés par les frérots d’à côté pour jouer les comiques troupiers. Gageons que dans trois ans, l’histoire repassera les plats puisque dans cette république de poche, rien n’est plus semblable à l’identique que ce qui est pareil à la même chose... Incontestablement, le prix spécial des faux derches va à l’inénarrable Élie Ferzli, qui le premier a flairé le virage syrien. Démarrant sur les chapeaux de roues, de crainte sans doute de voir se dérober sous sa rondelle le fauteuil dans lequel il pantoufle depuis six ans, le brave Lilou nous a tellement rebattu les oreilles d’impératifs stratégiques, qu’il devenait impératif de trouver un stratège pour le faire taire. Autre bavasseur primé : Nasser Kandil. En lui, Émile Ier a trouvé un fidèle gardien qui ne ménage pas son cirage. De l’occupation de l’Irak au mur de Cisjordanie, en passant par la vieille soupe réchauffée de l’implantation, il a conjugué à merveille et en moins d’une semaine le verbe lécher à l’arabe singulier. Un pur chef-d’œuvre de casuistique qui a laissé les jésuites sur le culte... Karim Pakradouni, lui, est une école politique à lui tout seul. Mesurée en volume d’air déplacé, son activité est ahurissante. Normal. Quand l’actualité est chaude, il faut du vent, et notre homme est à ce titre le ministre le plus éolien du gouvernement. Jamais à court d’un coup de plumeau, sa stratégie est bien huilée : mention très bien à Assad, Lahoud et Berry ; zéro pointé au has been Hariri. Le patron des Kataëb vit dangereusement. Enfin, la liste serait incomplète si l’on n’ajoutait Assem Kanso, champion toutes catégories des flagorneurs lourdauds. Face aux ministres taiseux, il a le raccourci lapidaire : « Cou-couche panier ! Damas appelle. » Question nouvelles technologies, l’écran plat va bien avec ses discours. Finalement, le bilan de cette pseudo-échéance présidentielle n’est pas si négatif que ça : le châtiment constitutionnel a fait pleurer les Libanais, mais le salmigondis laborieux pour le justifier les aura bien fait rire... Gaby NASR
Le tripatouillage constitutionnel de la reconduction aura au moins eu le mérite de redonner de la brillance à la truellée des fayoteurs, paillassons et autres
rase-moquettes, hâtivement sonnés par les frérots d’à côté pour jouer les comiques troupiers. Gageons que dans trois ans, l’histoire repassera les plats puisque dans cette république de poche, rien n’est plus...