Société - Conférence régionale de l’UIA sur le bâtiment et le patrimoine dans les pays du M-O « Les villes arabes font face au grand défi de la modernité », souligne le Premier ministre (photo)

Une conférence régionale de l’Union internationale des architectes (UIA), ayant pour thème « Le bâtiment et le patrimoine dans les pays du Moyen-Orient », a été inaugurée hier au siège de l’Ordre des ingénieurs et des architectes de Beyrouth. Organisé sous le patronage du Premier ministre, Rafic Hariri, l’événement a rassemblé des experts libanais et étrangers, dont notamment le secrétaire général de l’UIA, Jean-Claude Riguier, le président de l’Ordre des ingénieurs de Beyrouth, Sobhi Bsat, et le directeur du bureau de l’Unesco au Liban, Victor Billeh. C’est M. Billeh qui a pris la parole en premier pour indiquer que « la prochaine conférence sur le bâtiment et le patrimoine se tiendra l’année prochaine, à Istanbul. Dans ce cadre, les recommandations de la conférence régionale à Beyrouth revêtent un caractère fort important ». Le directeur du bureau de l’Unesco au Liban a relevé qu’il est temps que « les villes d’aujourd’hui jouent des rôles culturel et démocratique en étant au service de leurs habitants ». Le secrétaire général de l’UIA a, pour sa part, indiqué que « le gaspillage des ressources naturelles et du patrimoine culturel dans le monde met l’humanité en danger ». « La Charte de l’Unesco souligne que nous ne possédons pas le monde où nous vivons, il faut que nous le passions en héritage à nos enfants », a-t-il dit. Le président de l’Ordre des ingénieurs et des architectes de Beyrouth a relevé que « l’architecte porte la double responsabilité de relever les défis de l’avenir et tout ce qui en découle comme développement urbain, d’une part, et de protéger le patrimoine et ses bâtiments anciens car ils constituent l’essence principale de la culture, de la mémoire et de l’histoire d’un peuple, d’autre part ». « Le présent et l’avenir se croisent et fixent une échelle des priorités afin de préserver la dignité humaine et l’identité culturelle », a relevé M. Bsat, soulignant que « le patrimoine et les villes historiques constituent un facteur touristique important au Moyen-Orient ». « L’architecte joue dans ce cadre un rôle primordial dans la restauration et la reconstruction des anciens bâtiments, et la réhabilitation des places publiques », a-t-il conclu. Prenant la parole, le Premier ministre a indiqué que la conférence inaugurée hier constitue « un grand défi de la modernité auquel font face toutes les villes arabes ». « D’importants efforts ont été déployés dans le monde, notamment au terme de la Deuxième Guerre mondiale, afin de sauvegarder les bâtiments anciens et historiques », a-t-il dit, relevant qu’au « cours des trois dernières décennies, les pays arabes ont déployé, en collaboration avec des institutions internationales, des efforts pour sauver des villes, des villages ou des quartiers ». Soulignant que la mission des architectes « ne se limite pas uniquement à la sauvegarde des bâtiments historiques pour les protéger contre les agressions du temps et les affres des hommes », le Premier ministre a indiqué que ces spécialistes « se sont efforcés d’inventer des moyens de communication entre l’ancien et le nouveau, et entre le traditionnel et le moderne ». « Les ingénieurs, les urbanistes et les citoyens conscients du patrimoine ont réalisé de grands exploits portant sur la forme, d’une part, et la cohésion, d’autre part, dans la limite d’un coût raisonnable », a déclaré M. Hariri. Selon lui, cette conférence » revêt un caractère fort important car elle réunit toutes les parties concernées par la question du patrimoine, elle porte sur les études de cas et de problèmes, et elle sollicite les efforts de la société civile en matière de bâtiment et de communication ». « Dans cet Orient, l’urbanisme a l’âge de l’homme et son destin est lié à celui de nos communautés humaine, humanitaire et civile », a conclu le Premier ministre.