Polémique entre le leader du PSP et le commandement de l’armée Les trois ministres de la Rencontre démocratique démissionnent (photo)

Les trois ministres représentant la Rencontre démocratique, le bloc parlementaire du président du Parti socialiste progressiste (PSP) Walid Joumblatt, ont déclaré hier être démissionnaires. Il s’agit des ministres de l’Économie et du Commerce Marwan Hamadé, de la Culture Ghazi Aridi et des Déplacés Abdallah Farhat. Leur décision a été prise à l’issue d’uen réunion au domicile de M. Joumblatt. Le leader du PSP, dont le bloc parlementaire de 17 députés avait fait partie des 29 députés qui avaient voté vendredi contre l’amendement constitutionnel, a déclaré à la presse que la démission des ministres de son bloc « est conforme à notre opposition à l’amendement constitutionnel et à la prorogation du mandat de M. Lahoud ». À l’issue de la réunion, le chef du PSP a soulevé en public la question d’un transfert apparemment arbitraire d’un groupe d’officiers, qu’il a lié à l’opposition de son groupe parlementaire à la prorogation. « Nous voudrions savoir, a dit M. Joumblatt, qui prend les décisions au sein de l’armée libanaise. Le commandement de l’armée ? Je ne crois pas que le général Sleimane veuille se venger de certains officiers, qui n’ont rien à voir avec ce qui s’est passé et qui ont été transférés arbitrairement, sans raison, d’une position à l’autre. À la fin de la guerre civile, je m’étais entendu avec le général Michel Sleimane pour éviter de me mêler de détails internes ou de politiser les décisions de l’armée. Mais je me le demande : existe-t-il des salles d’opérations secrètes au palais présidentiel ? Ou bien, ce qui serait pire, les ordres viennent-ils d’une source extérieure au commandement de l’armée ? » À ces propos incendiaires, le commandement de l’armée a répondu par un communiqué affirmant que « les décisions de l’institution militaire, y compris les nominations, sont prises en fonction des lois et règlements en vigueur, et de considérations militaires ». « Elles sont du ressort exclusif du commandement de l’armée, affirme le communiqué. Nous souhaitons que l’armée soit gardée à l’abri des tiraillements politiques, en particulier durant cette période sensible qui exige une solidarité sans faille face aux défis qui se présentent. »