Baabda - Les deux ministres ont été reçus par Lahoud Mahmoud Hammoud et Karam Karam chantent l’alliance organique avec Damas

Le président Émile Lahoud a suivi de près hier les efforts diplomatiques déployés pour faire face aux pressions exercées sur le Liban comme sur la Syrie à travers les concertations au Conseil de sécurité de l’Onu. Il s’est entretenu, dans ce cadre même, avec le ministre de la Défense, Mahmoud Hammoud. Qui a mis en garde, à sa sortie du palais, contre les tentatives visant, à son avis, la souveraineté, l’indépendance et la dignité du Liban. Pour appeler à l’unité des rangs internes. Et souligner le degré maximal de coopération qui existe, en cette phase cruciale, entre les ministères libanais et syrien de la Défense. Il a dénoncé la campagne orchestrée à l’Onu contre le Liban et la Syrie. Y voyant un précédent dangereux, contraire à la Charte de l’organisation, d’ingérence dans les affaires intérieures de ce pays. Pour conclure que ces attaques visent à ébranler les positions de la Syrie et du Liban pour les faire renoncer à leurs convictions comme à leurs choix stratégiques communs. De son côté, retour de voyage, le ministre d’État Karam Karam, également reçu par le président Lahoud, a tenu tout d’abord à rendre un vibrant hommage au chef de l’État. Pour ses fermes positions stratégiques, en coordination parfaite avec les autorités syriennes. Le ministre pointe du doigt l’offensive élargie dirigée actuellement, selon lui, contre les peuples arabes de la région, les Palestiniens en tête. Pour relever que l’on cherche à consacrer à tout prix l’implantation. Tout en poussant les chrétiens palestiniens, ou encore irakiens, à fuir leur terre pour se réfugier en Syrie ou au Liban. Cela dans le cadre de la mise en place d’un plan disloquant la région en entités confessionnelles ou ethniques. Il a invité les Arabes à s’inspirer de la solidarité libano-syrienne pour déjouer ces manigances. Mettant en garde contre le rouleau compresseur israélo-américain, le ministre d’État a affirmé qu’en ces temps cruciaux, devant ces périls, les constitutions ne doivent servir qu’à protéger l’existence même des pays. Dès lors, pour Karam Karam, l’amendement se justifie, du moment qu’il vise ponctuellement, dans un cas d’urgence, à préserver le pays et son unité. Il a à son tour fustigé les positions américaines, ainsi que celles de certains État occidentaux, qu’il qualifie d’ingérence dans nos affaires intérieures ; et qu’il trouve en outre partiales et injustes. Pour rappeler que si l’on veut parler de terrorisme, il n’en est pas de pire que celui qu’Israël, appuyé par des gouvernements occidentaux, pratique contre les Palestiniens. Karam Karam a souligné qu’il est pour la prorogation, donc pour l’amendement, car les nations sont plus importantes que les constitutions. Invoquant en conclusion la ligne stratégique adoptée de concert avec la Syrie. Sur un tout autre plan, le président Lahoud a adressé hier au chef de l’État syrien une dépêche de condoléances suite au décès du mufti de Syrie, cheikh Ahmed Kaftaro.