Social Journée-avertissement du corps soignant, le 15 septembre(photo)

Suite au contentieux hôpitaux-CNSS, le corps soignant, médecins en tête, débraie le 15 septembre dans les établissements hospitaliers de 9h à midi. En guise de premier avertissement. Le président de l’Ordre, Mario Aoun, a annoncé cette mesure hier au cours d’une conférence de presse, en présence des corporations concernées : propriétaires d’hôpitaux, pharmaciens, dentistes, infirmières, physiothérapeutes et propriétaires de laboratoires. Le Dr Aoun s’est insurgé contre la situation dans laquelle se trouvent actuellement les hôpitaux : « Nous réclamons depuis longtemps, a-t-il indiqué, la mise en place d’études scientifiques pour une politique de santé transparente. Certaines bases ont été jetées il y a plusieurs années déjà, mais sans aucun résultat », a-t-il déploré. Il s’est ensuite interrogé sur « l’argent des assurés (...) lorsque l’on sait que ni le médecin, ni l’hôpital, ni l’ensemble des employés du secteur ne parviennent à récupérer entièrement leurs droits ». Soulignant que la situation actuelle ne pouvait plus durer, il a rappelé les revendications du secteur de la santé, en insistant sur la nécessité d’une couverture assurance pour tous les soins, dentaires compris. « Trois années après l’adoption du décret n° 5104 rattachant les soins dentaires à la Caisse de la sécurité (...) et malgré notre compréhension à l’égard des difficultés financières que traverse la Caisse, même les soins les plus minimes n’ont pas été couverts », a souligné le Dr Aoun. Il a en outre ajouté que pour conserver un bon niveau de soins, il fallait «renforcer le contrôle de l’ensemble des centres médicaux », tels que les dispensaires, « et pas uniquement scruter les médecins et les hôpitaux ». Le Dr Aoun a souhaité qu’un barème unique soit adopté par toutes les Caisses de Sécurité sociale, par rapport aux « protocoles médicaux et de laboratoires ». Le président de l’Ordre a prévenu que la journée du 15 septembre ne serait que le début d’une longue série, si l’État continue à ignorer les revendications : « Pour une médecine de qualité, les médecins doivent être à l’aise et pouvoir exercer correctement leur métier, a-t-il déclaré. Il faut mettre de côté les préjugés qui laissent croire que tous les médecins sont riches ; certains dentistes n’arrivent même plus à survivre. » Il a souligné qu’il fallait « garantir une couverture sociale décente à tous les médecins et employés du secteur ». Le Dr Aoun a annoncé par ailleurs que la journée du 15 septembre sera aussi dédiée au boycott du cellulaire par l’ensemble du secteur de la santé. La direction de la CNSS a réagi en affirmant que « la prise en charge des assurés et de leurs besoins » était sa priorité. Elle a ajouté que la CNSS traite tous les problèmes rencontrés par les assurés et les médecins avec « une attention particulière ». « Mais certains problèmes ne relèvent pas de notre compétence et nécessitent des lois et des décrets pour les résoudre », a indiqué la direction de la Caisse. La CNSS a en outre estimé que les problèmes mis en lumière au cours de la conférence de l’Ordre des médecins auraient gagné à être discutés au sein de la commission commune créée il y a deux ans. De plus, la direction de la Caisse s’est étonnée que le président de l’Ordre ait omis de rappeler « les actions positives que nous avons déjà entreprises ».