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Actualités

Les lecteurs ont voix au chapitre

La voix du peuple Je lis dans votre rubrique politique une nouvelle sur le lancement de la pétition, signée par un panel de personnalités, pour la protection de la Constitution. Je suis citoyenne libanaise, mais je suis aussi citoyenne suisse. J’ai signé en tant que simple citoyenne suisse de nombreuses pétitions sur divers sujets civils et politiques en Suisse. L’expérience démocratique et la règle suisses exigent que les pétitions soient proposées à toute la population concernée et pas seulement à un groupe restreint. Certes, l’initiative de ces personnalites est louable. Mais leur courage et leur clairvoyance ne doivent pas s’arrêter à leurs noms. Par leur pétition, ils éclairent le chemin et invitent les autres citoyens à les suivre. Il reste donc, afin que cette pétition pour la défense de la Consitution prenne sa vrai dimension – dans un système politique où les parlementaires sont les électeurs du président et où ce même parlement a perdu son âme et ne peut se prévaloir d’avoir défendu avec succès les intérêts des citoyens –, il reste que cette pétition doit devenir populaire. Carol GHAZAL Démocratie et alternance Quand on lit et que l’on voit ce qui se passe à l’heure actuelle, on peut se poser quelques questions. Le Liban est-il vraiment une démocratie ? Lahoud est-il vraiment un garant de la constitution ? Il faut malheureusement répondre par la négative. Un garant de la constitution protégerait celle-ci et ne la changerait pas à son avantage, il la changerait pour son successeur. On pourrait aussi dire qu’une vrai democratie veut dire alternance, alternance au niveau politique. Or, cela n’existe pas au Liban (...). Le citoyen libanais, même s’il manque de maturité politique comme l’a prouvé la guerre civile, est privé de ses droits de vote par ceux-là même pour qui il vote. Le Liban n’a jamais autant reculé du point de vue technologique, puisque la technologie constitue aujourd’hui la manière de mesurer le progrès d’un pays. Mais le pire reste encore à venir, comme nous le prouvent les ratios bancaires de Bâle II qui nous montrent aujourd’hui, n’en déplaise à M. Riad Salamé, les risques de défaut de paiements du Liban dans les 3 ans à venir, défaut qui risque d’entraîner le système bancaire à la faillite à cause de décrets obligeant les banques à investir en bons du Trésor, en plus des réserves obligatoires. Il n y a que les Arabes qui investissent au Liban, simplement parce que le risque dans leurs pays est plus élevé qu’ici. François el-BACHA Gare à la suite... J’aurais plutôt tendance à demander : pourquoi ne peut-on pas amender la Constitution libanaise ? Elle n’est, que je sache, nullement intangible et elle ne prétend pas être un livre sacré. Seulement, une constitution amendée cinq minutes avant la fin d’un mandat présidentiel laisse le goût amer d’une manipulation improvisée et opportuniste. Comme avait dit le président Chéhab : gare à la suite... Lucien PAVANS Souplesse politique Il semble que le décret de prolongation du mandat du président Lahoud ait offusqué certains Libanais. Il faut quand même se rendre à l’evidence. Les circonstances régionales peuvent encore changer, et le Parlement, qui, demain, votera l’amendement de la Constitution pour une prolongation de trois ans, pourra bien après-demain limiter cette prorogation à trois mois, et cela sans se dédire. C’est quand même toute la beauté de notre système politique qui se manifeste par une capacité d’adaptation et une souplesse politique sans pareil dans le monde. J. MOURACADEH Tableau mitigé Certains sont pour, d’autres contre. On aura compris qu’il s’agit de la reconduction du mandat du président Émile Lahoud. Un sujet qui intéresse au plus haut point la majorité de nos lecteurs qui se posent des questions, en posent aux autres et finalement ne sont d’accord que sur un aspect du problème: son importance pour l’avenir du pays, à court et moins court terme. Cette pétition, signée par diverses personnalités, en faveur de la protection de la Constitution, ne devrait-elle pas être signée aussi par de simples citoyens? Une lectrice s’interroge sur ce détail précis. Il est vrai aussi que, comme elle le dit, elle est libanaise, mais aussi suisse… D’autres voix s’élèvent, et c’est pour dresser un constat de la situation qui est loin d’être idyllique, ou encore pour défendre les «reconductionnistes». Pour le reste, le tableau est noir ou rose, suivant qu’il s’agisse du secteur des services ou de l’initiative privée. Ah, cette histoire d’eau qui revient à chaque saison, toujours la même et toujours apparemment insoluble. La preuve? Le cas des riverains de certains quartiers, condamnés à un étiage forcé et prématuré à cause d’un malencontreux coup de pioche. La preuve encore? Les tribulations d’un correspondant, qui semble avoir fait le tour de tous les malheurs qui frappent les pauvres Beyrouthins que nous sommes. Et qui se console comme il peut … Cinq jours sans eau Cela fait de la peine de constater que quinze ans après la fin de la guerre du Liban, certaines régions de Beyrouth (capitale des cultures et du renouveau …) continuent de connaître les mille et un problèmes du quotidien, nous replongeant dans une misère que nous avions cru à jamais disparue. Peut-on imaginer que dans un secteur situé à un kilomètre de la région des grands hôtels, il y ait encore des Libanais qui font la queue pour avoir un peu d’eau ? D’un côté donc, une zone choyée, où le touriste ne doit voir que beauté et merveilles, et de l’autre, des habitants qui souffrent de la négligence des responsables. Des travaux sont entrepris dans un quartier populeux et tout le long d’artères principales pour embellir et moderniser les rues. L’intention est louable, mais pourquoi faut-il donc qu’un ouvrier trop zélé, et de plus n’ayant pas été informé à l’avance de l’existence sous l’asphalte d’un réseau de canalisations, donne un coup de pioche trop violent ? Le résultat ? Cinq jours sans eau en plein été ! Relancé, l’Office des eaux de Beyrouth promet illico d’agir le lendemain. Vingt-quatre heures plus tard, et alors que l’attente menace d’être longue, nouveau coup de fil et nouveau « boukra ». Des « lendemains », nous en avons eu ainsi un total de cinq. C’est finalement grâce à des ouvriers honnêtes et consciencieux que nous avons été dépannés. Entre-temps… Fouad A. SALHA Contre le stress En cette saison estivale, par esprit de soutien et par solidarité avec ses concitoyens, notre cher et presque unique hôpital psychiatrique est branché depuis peu sur internet 24h sur 24 pour secourir les Libanais confrontés à leurs tourmentes quotidiennes. Les uns sont dépressifs à cause d’une attente non élucidée soit au port pour un bateau fantoche, soit de leurs proches à l’aéroport, et pour « quelques heures », et piégés à leur sortie par un tarif exorbitant du parking. D’autres, qui en traversant l’artère qui relie Achrafieh à Dekouaneh, sont étonnés par cette route qui, traversée en quelques minutes, se termine en col de bouteille. Assoiffés, revenus à leurs foyers, ils sont surpris par l’Office des eaux, qui joue à cache-cache et qui n’a plus d’horaire fixe pour fournir l’eau. Et pour changer d’air, fuyant la capitale et se dirigeant vers un village, ils sont stupéfiés de voir que ce dernier est isolé à cause d’une fête foraine et par mesure de sécurité. Voulant enfin rassurer leurs parents, inquiets de leur retard, il leur faut acheter une carte de recharge pour leur téléphone portable, et c’est au noir qu’il faut l’acquérir. Merci enfin à notre hôpital psychiatrique de soutenir ses malades en ces moments difficiles . Antoine SABBAGHA Bravo à Raymond Audi et à sa fondation! Notre visite de la savonnerie Audi de Saïda fut un enchantement pour toute la famille. Mon mari fut sidonien pendant 22 ans. Mais depuis quelques années, lors de notre séjour estival au pays, il nous coûtait de « descendre » à Saïda, alors qu’il s’agissait de guider les parents, amis et hôtes de passage sur les traces du passé prestigieux de l’antique Sidon. Faire découvrir les cachets de la capitale du Sud devenait chaque fois plus épique ; les enfants ne manquant jamais de nous faire remarquer la saleté des ruelles, la moiteur nauséabonde et la cacophonie de cette ville. La bonhomie et la jovialité naturelles des commerçants appartenaient de plus en plus au passé, et les souks n’étaient toujours pas restaurés : les charmes de la ville des marchands phéniciens et de notre jeunesse s’étiolaient. Grâce à l’îlot Audi, nous voici comblés. Notre périple dans la vieille ville fut cette année un émerveillement. Oui, nous sommes heureux, fiers et émus que cette fondation revisite le passé d’un quartier et redonne une âme au patrimoine architectural, culturel et artisanal de cette cité prospère et si attachante. Saïda recouvre enfin ses couleurs et ses saveurs d’antan. Que cet îlot, havre de propreté et de fraîcheur (avec une fabrique de savons pour façade, quoi de plus naturel ?), s’épanouisse en une médina authentique et vivante, proposant un artisanat raffiné et de bon goût et demeure pour toujours un lieu unique et différent, voilà qui prouve que le meilleur existe toujours à Saïda et au Liban. Cécile MASSOUD Adressez vos commentaires par fax (01/360390), par lettre (rubrique Courrier des lecteurs, boîte postale 2488) ou par mail : redaction@lorientlejour.com
La voix du peuple
Je lis dans votre rubrique politique une nouvelle sur le lancement de la pétition, signée par un panel de personnalités, pour la protection de la Constitution. Je suis citoyenne libanaise, mais je suis aussi citoyenne suisse. J’ai signé en tant que simple citoyenne suisse de nombreuses pétitions sur divers sujets civils et politiques en...