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Fléchettes Balançoires

Qui a peur de Virginia Woolf ? Beaucoup de bipèdes, apparemment. Mais son autorité, son influence, ne découlent pas uniquement de la crainte physique qu’elle peut inspirer. Sa force principale vient de l’arme la plus redoutable en affaires, comme en affaires publiques : l’information. Le renseignement plus exactement. D’où le fait patent que son principal officier traitant du dossier libanais reste cet incontournable recours d’Anjar. Dont le titre n’est d’ailleurs jamais occulté. Mais répété haut et fort, à chaque occasion, pour que nul n’oublie la nature de l’emprise. En bref, des dossiers, on en a sur beaucoup de gens. Les haut placés en tête. Et on l’a brutalement rappelé aux convoqués du Barada. Pour qu’ils ne se livrent à aucun baroud d’honneur. L’honneur, parlons-en. Ou plutôt, n’en parlons plus. C’est une denrée périmée. Essayons de voir les choses sur un plan plus réaliste. Un vocable que même les opposants cultivent. En répétant, depuis des mois, depuis des ans, qu’il ne faut pas détester le maître, mais se délester de sa tutelle. Par quelles subtiles contorsions peut-on être hostile au joug sans se battre contre celui qui vous l’impose ? Un dicton de chez nous relève qu’on n’a de véritable ami qu’après une bonne bagarre. Quand on commence par protester de ses bons sentiments, de son angélisme béat, on risque, pour le moins, de manquer de punch. Mais les opposants ont au moins le mérite de chanter l’indépendance. Même s’ils ne se rendent pas trop compte qu’elle se situe avant tout dans la tête. Une ivresse encore plus têtue que le pouvoir oppresseur. Et qui ne se négocie pas, qui ne se diplomatise jamais. On peut également exonérer, en partie, les partis ou les fractions dont le jumelage est la foi. Après tout, c’est une option idéologique. Et les idées, pour discutables qu’elles soient, restent sinon respectables, du moins rarement déshonorantes. Par contre, ce sont les tièdes, le marais, qu’il faut vomir, comme le Seigneur l’a commandé. Ces balançoires qui oscillent faussent la balance. Ce ventre mou, ici comme ailleurs, forme une majorité. Qui ne croit que ce qu’elle voit et touche du doigt. Ce sont ces adorateurs d’idoles creuses, de veau d’or ou de colosse de Rhodes aux pieds d’argile, qui font du Liban. Un pays moins asservi que servile. J. I.
Qui a peur de Virginia Woolf ? Beaucoup de bipèdes, apparemment. Mais son autorité, son influence, ne découlent pas uniquement de la crainte physique qu’elle peut inspirer. Sa force principale vient de l’arme la plus redoutable en affaires, comme en affaires publiques : l’information. Le renseignement plus exactement. D’où le fait patent que son principal officier traitant...