Liban-Irak Fadlallah appelle à la libération des journalistes français

L’uléma chiite, sayyed Mohammed Hussein Fadlallah, a appelé hier à la libération des deux journalistes français enlevés en Irak, Christian Chesnot et Georges Malbrunot, affirmant que la religion interdit de lier leur rapt à la loi sur le port du voile islamique en France. « Nous refusons d’établir un lien entre le rapt des journalistes français et l’interdiction du port du voile en France (...) car cela est contraire aux règles coraniques. De par notre autorité religieuse, nous exhortons (leurs ravisseurs) à les libérer », a déclaré l’influent dignitaire chiite. Rappelant que « des ulémas et des penseurs musulmans dans le monde ont affirmé que la question de l’interdiction du voile devait être traitée par le dialogue objectif entre les musulmans de France et les autorités françaises ». Sayyed Fadlallah, connu pour ses positions modérées, a par ailleurs rendu hommage aux relations franco-musulmanes, « car le gouvernement français s’est opposé à la guerre américano-britannique en Irak, et adopté des positions différentes de celles des Américains à l’égard de la cause palestinienne ». Le congrès des opposants irakiens D’autre part, un congrès d’opposants irakiens, qui a tenu hier sa première réunion à Beyrouth, a lancé un appel pour la libération des deux journalistes français. « Les membres du congrès sont prêts à déployer des efforts au sein de l’Irak pour obtenir la libération des otages français », a affirmé le secrétaire de cette réunion, Abdel-Amir Rakabi, cité par l’AFP. « La demande des ravisseurs qui veulent que la France annule l’interdiction du port du voile islamique dans les écoles publiques montre le désarroi dans lequel se trouvent les formations qui se battent contre l’occupation américaine en Irak. Nous ne voyons pas quel lien il peut y avoir entre la lutte contre l’occupation et l’exercice d’un chantage contre la France qui s’est toujours tenue aux côtés du peuple irakien et s’est opposé à l’invasion américaine », a-t-il ajouté. Signalons enfin que la télévision du Hezbollah, al-Manar, a dénoncé « avec force les pratiques erronnées contre les journalistes », et a jugé que leur protection et la facilitation de leur tâche « sont un grand service à rendre à la cause irakienne ».