Les émigrés nous écrivent

Faire la queue au Liban Dans n’importe quel aéroport du monde, les Libanais font la queue et respectent les lignes jaunes, blanches et vertes, etc. (en fait, ils y sont obligés) sauf au Liban, bien sûr ! Et pourquoi ? Parce qu’au Liban « on ne se respecte pas les uns les autres. » Parce qu’au Liban on s’en fiche des autres. Parce qu’au Liban, les signaux sont là comme décoration. Parce qu’au Liban, « fi wassayet ». Pourquoi les Libanais qui viennent de l’étranger ne font-ils pas la même chose une fois arrivés à Beyrouth ? Pourquoi ne font-ils pas la queue et ne respectent-ils pas les autres ? À l’étranger il n’y a personne pour les aider à enregistrer les bagages ou bien à franchir les douanes sans contrôle. Alors qu’au Liban il y a toujours quelqu’un présent, à l’arrivée ou au départ, pour les accueillir sans tenir compte des gens qui font la queue. On arrive à l’AIB. Poliment, on salue le fonctionnaire qui est au comptoir et qui, visiblement très concentré, ne répond même pas. À peine lève-t-il la tête et vous regarde, pour vérifier la photo sur le passeport. Mais qui donc, ici, a envie de travailler ?... Carlos HAJJ France Toujours pareils à eux-mêmes... Il est regrettable de voir que nos politiciens sont toujours pareils à eux-mêmes et que, malgré le développement de l’infrastructure, il n’existe toujours pas une volonté nationale d’aider le peuple libanais et le pays à redevenir indépendant. Ma dernière visite remonte à 1988 et j’espère encore retrouver un jour le Liban que j’avais connu, un Liban fier, indépendant et prospère. Mounir MOURACADÉ Québec – Canada TV5 au Liban... et partout dans le monde À 19 heures, au beau milieu du Midwest américain stérile, TV5 m’apporte le Liban. Une brochure exemplaire d’un pays qui, vu par les étrangers, est beau, avenant, à découvrir. Un spot de quelques minutes qui réussit à réveiller les émotions que le temps et la distance avaient endormies. La fierté de voir mon pays traduit en photos fascinantes pour des téléspectateurs cosmopolites. La nostalgie de ce pays qui fut mien et qui peu à peu devient mon passé. L’envie d’y être maintenant et à jamais. Et la déception. Où sont la Lebanese Broadcasting Corporation (International !) et la Future TV ? C’est sur nos deux chaînes nationales que j’aurai dû voir ces images (...). Par contre, Dubaï TV se paie des spots sur CNN, la chaîne égyptienne ne se lasse pas de vanter ses richesses géographiques et culturelles. Il est vrai que la subvention de l’État libanais fait défaut. Il est vrai que les spots publicitaires sont coûteux. Mais les Libanais de l’étranger méritent un peu plus que des programmes recyclés. Au lieu d’aller à la recherche des perles noires dans un océan lointain, montrez-nous les nuits blanches de Baalbeck ou de Beiteddine. Juste une image aurait suffi. Juste un rappel de ce que le Liban est. Pour ceux qui ne veulent pas oublier le Liban, pour ceux qui ne le connaissent pas encore, nos chaînes télévisées ont le devoir de montrer que le Liban, le vrai, c’est un peu plus que « Ya Leil Ya Ein ». Maya JALBOUT St-Louis (Missouri – États-Unis)