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Sombres perspectives en cas de confrontation syro-occidentale

À l’heure où les nerfs sont à vif, où l’on attend le dénouement, il est certes difficile de s’interroger sur la suite. Mais il n’est pas inutile d’essayer de comprendre ce qui se passerait en cas de reconduction. Surtout si cela devait entraîner un durcissement des tiraillements entre la Syrie d’un côté, l’Amérique et la France de l’autre. Comment ce pays, soumis à une dure récession économique depuis des années, pourrait-il supporter le choc ? Ainsi, un ancien ministre s’inquiète que l’on passe la corde au cou du Liban, qui redeviendrait une lice, une soupape, pour les conflits de tiers. La Syrie semble vouloir imposer l’amendement de l’article 49. En dépit des souhaits de l’Amérique, de la France comme de l’Union européenne, pour qui la Constitution et le principe de l’alternance démocratique doivent être impérativement respectés. S’il ne devait pas y avoir d’élection, le Liban risquerait des sanctions économiques qu’il lui serait difficile de supporter, à cause de son système ouvert. Même le secteur bancaire, encore indemne, risquerait d’en pâtir. Alors que la Syrie, de son côté, garde la capacité d’amortir de telles sanctions, du moment que son économie se fonde moins sur les importations. Pour l’heure cependant, certains professionnels pensent que les tensions ne vont pas s’accentuer entre joueurs étrangers. Car, à leur avis, elles restent d’ordre négociatoire. C’est-à-dire que la Syrie, qui sait pouvoir compter sur une majorité ministérielle et parlementaire pour faire passer éventuellement la reconduction, devrait se servir de cette carte pour négocier en position de force avec les Américains. Pour obtenir que ces derniers ferment les yeux sur leurs exigences, comme la neutralisation du Hezbollah ou la rupture avec les radicaux palestiniens, dont le Hamas. De même, Washington cesserait d’insister sur le retrait syrien du Liban. En admettant qu’il reste lié, pour des raisons stratégiques, à la conclusion d’une paix globale avec Israël. Mais, inversement, il n’est pas objectivement exclu que les Américains acceptent le maintien du président Lahoud. À condition que les Syriens, ainsi rassurés, commencent à se retirer. Tandis que le Hezbollah, de son côté, s’engagerait à préserver toujours le calme au Sud. Sauf, bien entendu, en cas d’agression israélienne. Pour ces sources, ce sont de tels pourparlers qui vont déterminer le sort de l’article 49, et partant celui de la reconduction. Les choses pourraient se décanter rapidement. Durant la période qui nous sépare du prochain Conseil des ministres. S’il y a entente, il faudra en connaître les vrais termes, qui ne seraient sans doute pas divulgués. Et s’il y a désaccord, il faudra en voir les effets sur la scène locale. Et voir les réactions des instances opposées à la reconduction, comme l’Occident mais aussi comme des parties libanaises dont Bkerké. Sur un plan ponctuel, beaucoup de candidats, déclarés ou non, s’étonnent qu’on laisse entendre que seul le président Lahoud jouit de la confiance de la Syrie. Car, ils se considèrent aussi proches que lui de Damas. Aussi soucieux d’en préserver les intérêts stratégiques. Donc l’opposition à la reconduction ne se limite pas à l’opposition tout court. Mais s’étend en plein cœur de la ligne dite nationale. Ces postulants affirment en effet qu’ils seront, eux aussi, des défenseurs de la Résistance comme du maintien des forces syriennes dans ce pays. Ils répètent que la Syrie ne paraîtrait pas à son avantage si elle montrait qu’elle n’a au Liban qu’un seul support. Émile KHOURY
À l’heure où les nerfs sont à vif, où l’on attend le dénouement, il est certes difficile de s’interroger sur la suite. Mais il n’est pas inutile d’essayer de comprendre ce qui se passerait en cas de reconduction. Surtout si cela devait entraîner un durcissement des tiraillements entre la Syrie d’un côté, l’Amérique et la France de l’autre. Comment ce pays,...