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Actualités - OPINION

Décryptage - Échange de messages voilés entre joueurs étrangers Retour au Code Da Vinci

C’est le grand jeu, le thriller de l’été. Sur fond de grille cryptée. Il s’agit de savoir ce qui va se passer. Ce que vont faire les uns ou les autres. Pour le moment, un seul élément solide, certain : la Syrie adresse, via la présidentielle libanaise, un message aux Américains, mais aussi aux Français. Pour leur faire savoir que, toujours fidèle à la ligne têtue, résistante, du grand Hafez el-Assad, elle n’est pas disposée à subir passivement leurs pressions. Mais qu’elle dispose, au contraire, de bien des moyens de contre-intimidation. Cet avertissement n’est pas développé d’une manière brute et brutale. Mais sous forme d’argumentaire présenté à des interlocuteurs libanais qui ne manqueraient pas d’en faire état à la presse. Donc de le transmettre à ses vrais destinataires, Washington et Paris. Chose faite du reste. On apprend ainsi, en même temps que les capitales concernées, que le tableau de la présidentielle libanaise est régi uniquement par le climat régional. Marqué par les pressions. Or, la Syrie, pour y faire face, peut s’appuyer sur une large coalition libanaise. En tête de laquelle elle place, ou se place, le président Émile Lahoud. Tous ceux qui se considèrent comme des alliés de la Syrie doivent, en ces temps d’épreuve et de test de fidélité, rester groupés autour d’elle. Et de l’étendard local qu’elle s’est choisi. Pour bien souligner cette directive, les Syriens ajoutent que les Libanais qui se comptent parmi leurs amis doivent s’orienter vers l’admission d’un organigramme mettant le président Lahoud aux commandes de leur bloc. Il est donc clairement désigné comme le chef de file, sans rival, dès que l’on appelle la ligne dite nationale. Avec les suites successorales que cela peut induire. Mieux encore, les Syriens, toujours selon les mêmes sources fiables, n’attendent pas de réponse de la part des interlocuteurs libanais soi-disant consultés. Ils supposent en effet que le oui est acquis. En précisant toutefois que chacun doit faire ses comptes : continuer à faire partie de leur coalition, ou en sortir. Une variante, en somme, de la formule de Bush : qui n’est pas avec nous est contre nous. Cela dans un cadre de confrontation qui est ensuite bien précisé. En effet, les Syriens indiquent, selon ces sources, qu’à leurs yeux, la partie de la présidentielle libanaise se joue entre trois protagonistes. Eux-mêmes, les Américains et les Français. Ces derniers étant hostiles à l’option Lahoud. Ils ajoutent qu’il y a effectivement confrontation. Que les Libanais doivent se prononcer rapidement. En sachant que le contentieux ne s’arrête pas aux rapports de force internes, à la lutte d’influence Lahoud-Hariri, mais atteint les proportions d’un bras de fer international. Mettant en jeu la puissance régionale de la Syrie à travers son rôle dominant au Liban. C’est donc son mandat propre que Damas souhaite voir reconduire via celui de Lahoud. Pour nombre d’observateurs, cette façon d’analyser la situation présente un défaut certain : elle ignore le peu de cas que les Américains font de la présidentielle libanaise. Ils répètent en effet que ce n’est pas là un point qui leur semble négociable. Mais le malentendu, la mauvaise évaluation ne sont pas à sens unique. En effet, au moment même où les Syriens dévoilaient leurs motivations profondes, le département d’État américain martelait que Washington se préoccupe toujours du péril que représente le Hezbollah. Et en attend toujours la neutralisation. Par qui on sait. Or, est-il besoin de le souligner, ce point n’est pas du tout négociable pour la Syrie. Pour qui la Résistance libanaise reste un instrument incontournable en termes de récupération potentielle du Golan. Bref, les enchères sont lancées, de part et d’autre. Les Américains et les Syriens, on le sait, sont en pleins pourparlers, à Rome ou ailleurs. Le problème, du point de vue libanais, c’est que la confirmation de leur mésentente risque de coûter cher à ce pays. Et il n’est pas certain que leur éventuelle entente lui soit plus profitable... J.I.
C’est le grand jeu, le thriller de l’été. Sur fond de grille cryptée. Il s’agit de savoir ce qui va se passer. Ce que vont faire les uns ou les autres.
Pour le moment, un seul élément solide, certain : la Syrie adresse, via la présidentielle libanaise, un message aux Américains, mais aussi aux Français. Pour leur faire savoir que, toujours fidèle à la ligne têtue,...