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Camps - Échanges de tirs lors d’une manifestation de soutien aux détenus palestiniens Trois morts et sept blessés dans un accrochage à Aïn el-Héloué

Hier en soirée, un calme précaire régnait sur le camp palestinien de Aïn el-Héloué. Durant la matinée, trois personnes ont été tuées et sept autres blessées par des tirs sur une manifestation organisée par le Fateh. Le mouvement de Yasser Arafat a indiqué que leur auteur, un Libanais pro-iranien, Jaafar Abou Naja, habitant depuis treize ans le camp, a été arrêté. C’est pour la première fois, depuis le 19 mai 2003, que la poudrière de Aïn el-Héloué connaît un accrochage aussi violent. Interrogé en soirée par L’Orient-Le Jour, le secrétaire général de l’OLP au Liban, Sultan Abou el-Aynaïn, était incapable de cerner les causes de l’incident. L’accrochage, qui a duré une vingtaine de minutes, a eu lieu alors que plus de dix mille personnes participaient à Aïn el-Héloué à une manifestation à l’appel du Fateh, en signe de soutien aux détenus palestiniens qui observent une grève de la faim dans les prisons israéliennes depuis deux semaines. Un officier du Fateh, le colonel Mohammed Hayja, atteint de plusieurs balles, est mort sur le coup. Un autre Palestinien, Mohammad al-Aataout, proche du mouvement fondamentaliste libanais, Isbat al-Denniyé, dont certains membres se sont réfugiés à Aïn el-Héloué, à l’issue des événements de janvier 2000, a succombé à ses blessures après avoir été évacué vers un hôpital de Saïda. Une adolescente libanaise, Mariam Qoteiche, 14 ans, a en outre été tuée par une balle perdue alors qu’elle se trouvait sur le balcon d’un hôpital de la banlieue sud de Saïda, où elle visitait un proche. Sept personnes, blessées par balles, ont été évacuées vers deux établissements voisins de Aïn el-Héloué. Joint en soirée au téléphone par L’Orient-Le Jour, le responsable du Fateh à Aïn el-Héloué, Maher Choubeita, a indiqué qu’une « embuscade, préparée par les frères Jaafar et Wassim Abou Naja, des partisans des Gardiens iraniens de la Révolution, a visé le colonel Hayja qui quittait sa maison située non loin de la permanence de l’OLP pour prendre part à la manifestation ». « Atteint par les coups de feu, le colonel du Fateh est mort sur-le-champ », ajoute-t-il. « Des échanges de tirs ont été enregistrés entre le Fateh et les assaillants qui s’étaient réfugiés dans la maison qu’ils occupent à Aïn el-Héloué. La police palestinienne a réussi à arrêter Jaafar, un sunnite converti au chiisme, et a poursuivi son frère Wassim jusqu’à l’une des frontières du camp ». « Voyant l’étau se resserrer, ce dernier s’est livré à l’armée libanaise », a-t-il ajouté. Interrogé sur d’éventuels problèmes entre l’officier du Fateh assassiné et Jaafar Abou Naja et sur les liens qui pourraient exister entre les Gardiens de la Révolution iranienne (chiites) et les fondamentalistes sunnites de Aïn el-Héloué, Maher Choubeita a indiqué que « l’enquête se poursuit pour savoir si des problèmes personnels opposaient les deux hommes », écartant d’éventuels liens entre les fondamentalistes sunnites et chiites à l’intérieur du camp. « Jaafar Abou Naja n’a jamais eu de confrontation avec le Fateh. Quant à son frère Wassim, qui s’est livré à l’armée libanaise, il n’a pas bénéficié du soutien, au cours de sa fuite, des fondamentalistes sunnites de Aïn el-Héloué, malgré le fait qu’il ait tenté hier de trouver refuge auprès de Isbat al-Ansar et Jund al-Cham », a-t-il encore indiqué à L’Orient-Le Jour. Dans son fief de Rachidiyé, à Tyr, le secrétaire général de l’OLP au Liban a accusé Jaafar Abou Naja, partisan des Gardiens de la Révolution iraniens, d’être à l’origine des tirs. « La police palestinienne a arrêté un Libanais surnommé Jaafar, membre des Gardiens iraniens de la Révolution et il a avoué les faits », a-t-il déclaré, affirmant que « le tueur serait livré aux autorités libanaises à la fin de l’enquête ». « Le colonel Hayja est tombé par traîtrise aux mains des agents qui n’ont pas de place dans nos camps », a-t-il ajouté. Joint au téléphone par L’Orient-Le Jour, Sultan Abou el-Aynaïn a préféré « attendre la fin de l’enquête pour se prononcer sur les causes de l’incident ». Des attentats, visant notamment le Fateh prédominant à Aïn el-Héloué, ont régulièrement lieu dans ce camp où sont présentes toutes les formations politico-militaires palestiniennes, nationalistes et islamistes. Le dernier accrochage sanglant à Aïn el-Héloué avait eu lieu en mai 2003. Les combats de rues avaient duré six heures, faisant huit morts et 25 blessés. Les échanges de tirs s’étaient produits entre le Fateh d’une part et les groupuscules intégristes de Isbat al-Ansar et Isbat el-Nour d’autre part. Le mois dernier, le groupuscule fondamentaliste Jund el-Cham avait commis plusieurs attentats contre des membres de l’OLP, poussant le représentant du Fateh pour tout le Liban, Mounir Makdah, à présenter sa démission refusant « une sécurité consensuelle à l’intérieur du camp ». Un comité commun constitué des représentants de toutes les factions présentes à Aïn el-Héloué s’était formé pour venir à bout des dissensions. Pat. K.
Hier en soirée, un calme précaire régnait sur le camp palestinien de Aïn el-Héloué. Durant la matinée, trois personnes ont été tuées et sept autres blessées par des tirs sur une manifestation organisée par le Fateh. Le mouvement de Yasser Arafat a indiqué que leur auteur, un Libanais pro-iranien, Jaafar Abou Naja, habitant depuis treize ans le camp, a été arrêté....