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GROS PLAN - Trois expositions au cœur de la montagne libanaise La photo investit Maasser el-Chouf (photos)

Pour la seconde année consécutive, les Amis de Maasser ont organisé leur «Rendez-vous annuel de l’image». L’occasion d’unir leur intérêt pour la région et pour l’art, et de leur faire parler un même langage, celui du beau. Un rendez-vous à ne pas manquer, qui prend fin le 3 septembre par un grand dîner organisé, comme chaque année, sur la place du village et ouvert à tous les amis de Maasser et d’ailleurs… C’est l’histoire d’un petit village libanais qui a connu de belles années et puis d’autres, plus douloureuses. C’est l’histoire de personnes, attachées à ce petit coin de nature, qui font de tout pour faire oublier les affres du passé et ouvrir une nouvelle page, en images et en mots. «La foi transporte des montages», dit-on. La foi et la passion, faut-il ajouter avec beaucoup de passion. C’est un peu, un peu beaucoup ce qui remue les entrailles de Yolla Noujaim, l’épouse du président du conseil municipal de ce superbe village de Maasser el-Chouf, l’avocat Charles Noujaim. Et de toute une équipe de passionnés, emportés par cette même envie de redonner à ce village, et en toute simplicité, ses titres de noblesse. C’est ainsi, depuis plus de cinq ans, qu’est née l’idée de rouvrir ses portes au plus grand nombre, des portes que le vent violent de la guerre avait refermées, et de proposer un nombre d’activités dont une, essentielle, baptisée l’an dernier «Rendez-vous annuel de l’image». Trois expositions sont ainsi proposées, «Regard d’enfants», éparpillée dans le village; «Réflection photographique», qui permet de découvrir cinq artistes contemporains français et australiens, et enfin «Visage du village», qui expose le travail de 22 étudiants de l’Alba, 22 privilégiés qui ont eu le bonheur de suivre une formation avec Françoise Denoyelle, de l’École nationale supérieure Louis Lumière. Balade à travers des images Maasser el-Chouf, 1250 mètres d’altitude, un vieux village qui date de 450 av. J-C, mais qui n’a rien perdu de sa jeunesse. «Maasser», qui veut dire pressoirs de vin, autrefois la spécialité du coin. Est-ce l’énergie des gens qui l’anime qui lui a prêté une âme, comme une renaissance? Possible… Car il suffit d’atterrir sur la place du village, après avoir traversé Beiteddine, devenu une escale classique pour touristes enchantés, de respirer un bon coup, d’admirer autour de soi les maisons en pierre et leurs tuiles rouges, les ruelles sans fin, les vignes, pour tomber amoureux des lieux. Il suffit, dans un deuxième temps, de découvrir, disséminés dans le village, sur les murs des maisons, sur les façades et jusqu’au couvent Mar Mikhaël, des dizaines de photos, visages, nature, objets détournés, pour comprendre que la photo a investi Maasser en toute amitié et harmonie. Premier arrêt sur image, sur les images que nous proposent les Amis de Maasser, une exposition de photos réalisées, sous la supervision de Véronique Bourgoin et de Julien Leslé, par les enfants du village, des enfants de 8 à 14 ans et leurs aînés de 16 à 21 ans, qui font tous partie du club jeunesse animé par l’association arcenciel. «L’adaptation des choses de la vie en photos, nous explique-t-on, est le thème principal sur lequel ont travaillé les photographes en herbe durant des semaines.» C’est en se dirigeant vers deux très belles maisons abandonnées et sous la bonne escorte de Yolla Noujaim que le visiteur, devenu rapidement un ami, peut passer en revue les expositions. «La Réflection photographique» de cinq artistes étrangers – les Français Sophie Boursat, Hervé Sellin, Joël Denot, Véronique Bourgoin et l’Australienne Gina Rodgers –, superbes photos, qui vont des «Néons parisiens disparus» des années 70 au «Romantisme social», et du portrait à l’abstrait en noir et blanc. La visite artistique prend fin avec «Visage du village», visage recomposé à travers le regard de 22 étudiants de l’Alba en quatrième année de publicité, encadrés par Françoise Denoyelle, Ghada et Gilbert Hajj. De véritables installations présentées dans un cadre fascinant, délavé et laissé tel quel, avec tout son charme et son lot de mélancolie. Un regard tour à tour tendre, nostalgique, naïf ou drôle, qui met en scène le village sous forme de reportage. Et dont on ressort séduit et rafraîchi. Le 28 août, le ministre Ghazi el-Aridi viendra à son tour apprécier les photos et le paysage, encourager les participants et rendre hommage, nous l’espérons, au travail des Amis de Maasser qui n’est, nous confirment-ils, que le début d’une longue aventure. Des images plein la tête, on se donne rendez-vous l’an prochain, ou la semaine prochaine, l’exposition prenant fin début septembre, pourquoi pas une deuxième visite? Et l’on repart en se disant que c’est bon d’avoir des amis comme ça… Carla HENOUD


Pour la seconde année consécutive, les Amis de Maasser ont organisé leur «Rendez-vous annuel de l’image». L’occasion d’unir leur intérêt pour la région et pour l’art, et de leur faire parler un même langage, celui du beau. Un rendez-vous à ne pas manquer, qui prend fin le 3 septembre par un grand dîner organisé, comme chaque année, sur la place du village et...