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Boueiz : « Tout amendement serait une erreur »

Le ministre de l’Environnement, Farès Boueiz, a estimé hier que « tout amendement constitutionnel à l’heure actuelle serait une erreur, et ce quels que soient les articles sur lesquels il porterait ». M. Boueiz, qui a reçu hier le représentant du Pnud au Liban, Yves de San, a par ailleurs qualifié la probabilité de la tenue d’une séance exceptionnelle au Parlement pour l’amendement de la Constitution de « coupe amère », estimant que le fait de « faire campagne pour la prorogation ou la reconduction du mandat actuel ne servira absolument pas le pays et ses dirigeants ». « Nous souhaitons ne pas en arriver à cette coupe amère. De toute façon, ma position est claire : je suis contre l’amendement de la Constitution dans ces circonstances. S’il faut qu’il y ait un amendement, ce doit être au sein d’un nouveau mandat, dans le cadre d’une vision globale cherchant à corriger ce qui peut l’être », a-t-il estimé. Selon M. Boueiz, les concertations qui se déroulent à Damas devraient transmettre un message clair et mettre le doigt, avec beaucoup de sincérité et de clarté, sur les problèmes dont le Liban souffre actuellement. Il a précisé qu’il n’avait pas été invité à Damas. Le ministre de l’Environnement a indiqué qu’il appuyait les derniers propos du patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, contre la reconduction. « La Constitution doit être stable. C’est ce qui distingue une Constitution d’une loi et d’une décision, lesquelles changent en fonction de l’urgence de la situation. Sur le plan constitutionnel, il ne faut amender la Constitution que s’il existe une quasi-unanimité et une entente sur le plan interne. L’amendement ne devrait surtout pas mener le pays à une discorde réelle », a-t-il indiqué. « Cette Constitution ne saurait être amendée en fonction de cas spéciaux (...). Par ailleurs, dans tous les pays du monde, il existe un usage constitutionnel selon lequel l’amendement ne doit pas profiter aux gouvernants. Partant, tout amendement de la Constitution à l’heure actuelle serait une erreur, et ce quels que soient les articles sur lesquels il porterait. Il s’agira d’un élément qui affaiblira la vie démocratique au Liban et qui portera atteinte à ce qui caractérise ce pays dans cette région : la démocratie et les libertés », a souligné M. Boueiz. « Il faut ajouter à tout cela les considérations politiques. Nous ne voyons aucune circonstance urgente ou exceptionnelle et unique qui justifierait un tel acte. Le Liban a réussi à élire des présidents de la République dans des circonstances bien plus difficiles. Nous ne pouvons pas dire en même temps que nous avons édifié l’État de droit et que nous ne pouvons pas élire de président de la République », a indiqué le ministre de l’Environnement. « Par ailleurs, il n’existe aucune unanimité nationale qui pourrait justifier des circonstances exceptionnelles, lesquelles sont les circonstances de l’amendement de l’article 49. Le pays a besoin de changement. La Constitution doit rester stable. L’amendement doit faire l’objet d’un consensus national et porter aussitôt sur plusieurs points, pas seulement sur la présidentielle. Le changement dont le pays a besoin se situe à plusieurs niveaux », a-t-il poursuivi. « Les institutions politiques ont besoin d’une nouvelle personnalité, tant au niveau de la personne que du style, du discours que de l’économie. La vie démocratique en a besoin, de même que le dialogue national interne. Le maintien de cette situation comme elle est ; la prorogation ou la reconduction de cette situation sont plus qu’une prorogation de la crise et de la décrépitude qui s’est répandue à tous les niveaux de la vie politique et économique », a ajouté M. Boueiz. Il a enfin souhaité que le prochain président soit légitime, c’est-à-dire qu’il jouisse d’une représentativité réelle au plan populaire, estimant qu’on en était encore à une période de « manœuvres », et que rien ne serait véritablement clair avant un mois et demi.
Le ministre de l’Environnement, Farès Boueiz, a estimé hier que « tout amendement constitutionnel à l’heure actuelle serait une erreur, et ce quels que soient les articles sur lesquels il porterait ».
M. Boueiz, qui a reçu hier le représentant du Pnud au Liban, Yves de San, a par ailleurs qualifié la probabilité de la tenue d’une séance exceptionnelle au Parlement pour...