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Actualités - CHRONOLOGIE

Festival de Baalbeck Rabih Abou Khalil : le oud – et l’humour – jazzy (Photo)

Notes métissées et humour surréaliste. Voilà ce qu’a offert le oudiste et compositeur Rabih Abou Khalil, durant près de deux heures, au public du Festival de Baalbeck, les vendredi et samedi derniers. Au temple de Bacchus – où il s’était déjà produit une première fois il y a cinq ans –, le musicien libanais de renommée internationale (qui vit en Allemagne) a laissé éclater son « plaisir à jouer dans son pays ». Bonheur réciproque de l’auditoire visiblement conquis autant par la performance musicale de ce virtuose du oud jazzy et des quatre excellents musiciens qui l’accompagnaient, que par les commentaires drôles, les anecdotes déjantées par lesquelles il a introduit chaque morceau. Des morceaux tirés de son dernier album Morton’s Foot (Le Pied Grec) « en hommage à cette forme de pied symbole de perfection dans l’Antiquité grecque, considérée aujourd’hui comme un symptôme de défaillance congénitale », ironise-t-il. Des compositions qui enjambent allégrement les frontières musicales pour offrir une sarabande joviale et mélodique, où sonorités bleues et notes orientales, cassures et changements de rythmes se succèdent, s’entremêlent, s’harmonisent dans une alliance musicale inédite et par moments magique. Menés par le oud, la trompette, le saxo, les percussions et l’accordéon formaient une assemblée anticonformiste pour une musique hors des sentiers battus. Un quintette explosif composé du Français Michel Godard au tuba, de l’Américain Jarrod Gagwin aux percussions, et des Italiens Luciano Biondini à l’accordéon et Gavino Murgia au saxophone. Une musique rendue aussi très particulière par les interventions vocales du saxophoniste, également chanteur, Gavino Murgia. « Monsignor Gavino » – comme le surnomme Rabih Abou Khalil, sans doute à cause de sa stature imposante de prélat bien en chair – imitant les modulations d’un instrument, a accompagné, de sa voix grave et puissante, certains morceaux, tel le délirant Lobotomie mi baba lu ou le festif Return of the Maltese Chicken (le retour du poulet maltais) qui entraîne l’ouïe à travers les tribulations fantasmagoriques d’un Suisse grand consommateur de poulets... Emportant avec bonheur le public – qui l’a ovationné debout– dans son univers personnel, où rythmes alertes et sonorités profondes puisent aux sources d’une créativité à la fois fantaisiste et méthodique, Rabih Abi Khalil, qui ose se faire rencontrer des instruments apparemment contradictoires, sait aussi accorder, sans fausses notes, musique et allégresse. Et l’on ressort de son concert enivré de notes ondoyantes, serpentines, fluides et colorées. Zéna ZALZAL
Notes métissées et humour surréaliste. Voilà ce qu’a offert le oudiste et compositeur Rabih Abou Khalil, durant près de deux heures, au public du Festival de Baalbeck, les vendredi et samedi derniers.
Au temple de Bacchus – où il s’était déjà produit une première fois il y a cinq ans –, le musicien libanais de renommée internationale (qui vit en Allemagne) a...