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Actualités - CHRONOLOGIE

Santé publique - 100 dollars, coût moyen annuel des soins de santé du Libanais Frangié se fait l’avocat de la privatisation de l’hôpital gouvernemental de Beyrouth (photo)

Le ministre de la Santé, Sleiman Frangié, s’est fait hier, inopinément, l’avocat de la privatisation de la gestion du secteur de la santé publique, et en particulier du nouvel hôpital gouvernemental de Beyrouth. Prenant la parole au cours d’un point de presse portant sur l’achèvement d’un programme de réhabilitation du secteur de la santé financé par la Banque mondiale, le ministre de la Santé a affirmé que son département assure des soins médicaux et hospitaliers à près de 48 % de la population libanaise, soit environ 1,6 million de personnes. Pour le faire, a-t-il expliqué, le ministère de la Santé loue les services du secteur hospitalier privé. Et de proposer que l’hôpital gouvernemental de Beyrouth soit également géré pour le compte de l’État par une compagnie privée. Le ministre de la Santé a manifesté sa crainte de voir l’hôpital gouvernemental de Beyrouth subir le sort de la MEA et être victime de la politisation de l’emploi, dans le secteur public. « J’estime que l’État est incapable de gérer l’hôpital, a-t-il dit. Je rappelle, pour l’histoire, que l’hôpital est un projet politique et fonctionne suivant des critères politiques. Résultat, on va embaucher 1 000 personnes et, dans deux ans, on va vouloir mettre un terme aux pertes financières. Nous serons dans une situation analogue à celle où se trouve la MEA. Nous devrons alors indemniser les employés, puis chercher une compagnie privée pour le gérer. Eh bien, pourquoi faire tout ce tour ? Confions-en la gestion, dès maintenant, au secteur privé. » Selon M. Frangié, le coût moyen des soins de santé assurés au Libanais est de 100 dollars par personne et par an, « un forfait que nulle compagnie d’assurances au monde ne pourrait concurrencer ». Et M. Frangié de préciser que la facture de santé de son ministère s’élève à 260 milliards de livres, répartis comme suit : 220 milliards de frais d’hospitalisation et 40 milliards de frais de médicaments. « Nous allons tenter de réduire la facture de santé, qui s’élève à 12 % du PIB, a dit M. Frangié, mais à mon avis et de l’avis de la Banque mondiale, cette facture n’est pas élevée. » Pour sa part, le représentant de la Banque mondiale s’est félicité de l’esprit de coopération qu’il a constaté parmi les responsables et a souhaité que cette coopération aboutisse à des frais d’hospitalisation « moins coûteux et de meilleure qualité ». Le projet de réhabilitation décennal du ministère de la Santé, financé en partie par la Banque mondiale, a coûté à l’État 1 214 millions de dollars à l’État libanais, et 35,7 millions de dollars à la BM. Cet argent a notamment été dépensé pour l’informatisation des hôpitaux privés et la modernisation de leurs équipements et de leur bâtiment. Au Conseil économique et social Il a été également question, hier, de la couverture sanitaire et sociale des Libanais au Conseil économique et social. À l’initiative du ministère des Finances, une conférence consacrée aux réformes sociales, à la retraite et à l’assurance-vieillesse s’est tenue hier au siège du Conseil économique et social. Le président du Conseil économique et social, Roger Nasnass, a plaidé, au cours de la réunion, pour un amendement du régime des indemnités de fin de service par un projet plus moderne qui couvre tous ceux qui partent à la retraite ou atteignent le troisième âge. Pour sa part, un représentant de la Banque mondiale a souligné la grande différence qui existe entre le Liban et les pays d’Europe occidentale, en ce qui concerne le niveau de couverture sociale. Au Liban, a-t-il relevé, seuls 40 % des travailleurs bénéficient de la sécurité sociale, tandis qu’en Europe, ce niveau est de 90 à 100 %. Par ailleurs, a-t-il dit, la plupart des pays disposent d’un seul régime de sécurité sociale, alors qu’au Liban, il existe deux régimes sociaux, l’un propre aux fonctionnaires, l’autre au secteur privé. Toutefois, a-t-il ajouté, elle reste meilleure que celles qui existent dans les États voisins. Par ailleurs, le représentant de la BM a parlé de la « pression fiscale » au Liban, qui s’élève à 55 % du produit général, sans que le contribuable ne jouisse d’une couverture analogue à celle dont jouissent les citoyens des pays d’Europe.
Le ministre de la Santé, Sleiman Frangié, s’est fait hier, inopinément, l’avocat de la privatisation de la gestion du secteur de la santé publique, et en particulier du nouvel hôpital gouvernemental de Beyrouth.
Prenant la parole au cours d’un point de presse portant sur l’achèvement d’un programme de réhabilitation du secteur de la santé financé par la Banque...