Ce qu’ils en pensent LE HEZBOLLAH À LA MUNICIPALITÉ DE BAALBECK

Le raz de marée du Hezbollah dans la région de Baalbeck-Hermel, et particulièrement dans la ville qui abrite les plus importants vestiges romains de la région, est un événement à plus d’un titre. Au-delà de la nouvelle donne politique, sur l’échiquier national, mais aussi au sein de la communauté chiite, cette victoire peut avoir des retombées sur les plans du développement et du tourisme. À la veille du lancement d’une saison d’été qui s’annonce riche en spectacles, nous avons demandé à Mme Nayla de Freige, vice-présidente du comité du Festival de Baalbeck, ce qu’elle pensait du changement de l’équipe municipale. Mme Nayla de Freige, vice-présidente du comité du festival de Baalbeck Q : Pensez-vous que l’élection d’un conseil municipal proche du Hezbollah aura une influence négative sur le festival ? R : « Je ne le crois pas. Depuis que le Festival de Baalbeck a été relancé, le Hezbollah est présent dans la région et nous n’avons jamais eu de problèmes avec lui. Au contraire, l’an dernier, ce parti a même rendu hommage à la présidente du comité, Mme May Arida, pour son travail à Baalbeck. C’est dire que nos relations sont bonnes avec le Hezbollah et chaque année, nous offrons un spectacle spécial à des prix très réduits, afin de permettre aux habitants de la ville de profiter directement du festival. L’an dernier, ils ont eu droit à une séance du cirque impérial de Chine. Cette année, nous publierons notre programme dès demain. » Q : Est-ce qu’il y aura des changements dans ces programmes ? R : « Il n’y a pas de raisons pour cela. Nous avons des contacts permanents avec les autorités locales qui nous encouragent dans notre activité. La municipalité a toujours été très soucieuse du développement de Baalbeck et nous autres, nous avons toujours tenu compte des pôles d’influence de la ville. Le Hezbollah nous demande d’ailleurs chaque année de lui réserver une soirée pendant la période du festival, où il utilise nos installations pour un spectacle particulier. Nos relations ont toujours été cordiales, notre but commun étant de donner aux festivaliers des spectacles de qualité tout en étant variés. Comme le Hezbollah, nous avons à cœur la promotion de la ville et notre livret-programme a pour thème, cette année, les détails architecturaux de Baalbeck, pour familiariser les festivaliers avec les caractéristiques de la ville, qui ne sont pas forcément visibles si on ne se rend qu’aux spectacles. La tendance générale est en tout cas à l’ouverture et à la coopération, et Baalbeck est un joyau pour nous, pour le Hezbollah et pour tous les Libanais. » Mme Josette Hanna, femme au foyer Q : En tant qu’habituée du Festival de Baalbeck, cela vous effraie-t-il que le nouveau conseil municipal de la ville soit proche du Hezbollah ? R : « Pas vraiment. Je ne pense pas que cela changera quelque chose pour moi. Je vais examiner le programme du festival et, s’il comporte des spectacles intéressants, j’y assisterai comme d’habitude, en prenant le bus comme chaque année. Ce n’est donc pas le conseil municipal qui déterminera mes choix, mais seulement la qualité des spectacles qui seront donnés dans le cadre de ce festival. Cela fait des années que je m’y rends assidûment et je ne me suis jamais demandé qui était le président de la municipalité de la ville. Maintenant, si la nouvelle équipe souhaite un jour une modification du système et du fonctionnement du festival, on verra en temps voulu. Mais sinon, pour moi, rien ne va changer. » Scarlett HADDAD