Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Pakistan - Les tribus locales contestent les plans de développement économique du gouvernement Les violences au Baloutchistan présentent un nouveau défi pour Musharraf

Avec une quinzaine de morts depuis trois mois et une violence endémique, le Baloutchistan, la plus pauvre des quatre provinces pakistanaises, présente un nouveau défi à la stabilité politique du président Pervez Musharraf. À l’origine des violences presque quotidiennes au Baloutchistan, au sud-ouest du Pakistan, se trouvent des plans d’expansion militaire et de développement économique lancés par le gouvernement fédéral et contestés par les tribus locales, toujours promptes à braver l’autorité centrale. Cinq soldats ont été tués lundi lors d’une embuscade tendue contre un convoi d’employés d’une entreprise pétrolière d’État qu’ils accompagnaient sur les champs de gaz de Sui (250 km au sud-est de Quetta). Le 1er août, cinq soldats en permission avaient également été abattus près de la ville-garnison de Khuzdar, à 300 km au sud de Quetta, la capitale de cette province en majeure partie désertique, qui compte pour 45 % de la superficie du Pakistan mais ne représente que 5 % de sa population. L’attention avait été attirée le 3 mai par un attentat à l’explosif qui avait tué trois ingénieurs chinois à Gwadar, le grand port en eau profonde que le Pakistan, avec l’aide de la Chine, espère ouvrir dans les prochaines années afin d’ouvrir une nouvelle route commerciale vers l’Asie centrale et la Chine. Depuis trois mois, embuscades, attentats et explosions criminelles se succèdent, essentiellement centrés autour de Gwadar, sur la côte de la mer d’Arabie, à 50 km de la frontière iranienne, ou dans les champs pétrolifères et gaziers de Sui, dans l’est de la province. Les tribus locales veulent leur part du gâteau économique et refusent la présence militaire « pakistanaise », assimilée à un « impérialisme » venu du Pendjab (Nord-Est), la province la plus riche et la plus peuplée du pays. Les tribus locales – et notamment les Marri et les Bugti, implantés dans l’est de la province – refusent catégoriquement la mise en place de trois garnisons militaires à Sui, Kohlu et Gwadar. « Ils ne permettront jamais à des gens de l’extérieur de venir piller leurs ressources naturelles », a affirmé un des leaders local et député provincial, Mir Balach Marri. Selon lui, l’exploitation des champs de gaz de Sui subvient à 50 % des besoins énergétiques industriels du Pakistan, alors que « les villageois locaux utilisent encore la bouse de vache comme combustible ». Le très puissant chef des Bugti, Nawab Akbar Bugti, qui passe pour être en mesure d’équiper une armée privée de 20 000 hommes, partage la colère de son voisin Marri. « Les gens dans la région n’ont pas de quoi s’habiller, n’ont pas de chaussures et des étrangers viennent piller nos richesses », s’enflamme le seigneur local. « Vous ne pourrez pas avoir de sécurité tant que la population locale sera mécontente », explique Nawab Bugti. Déjà occupé à lutter contre le terrorisme et harcelé par l’opposition islamiste qui conteste sa double qualité de président et de chef d’état-major des armées, le président Musharraf s’efforce d’instaurer un dialogue et nie toute opération militaire. « Aucune opération militaire n’est en cours au Baloutchistan, on s’occupe seulement de ces gens qui tirent des roquettes et posent des bombes », a-t-il affirmé en début de semaine à la télévision publique PTV. « Des garnisons seront implantées à Sui, Kohlu et Gwadar, dans l’intérêt et pour la sécurité de tous. Cela permettra d’accélérer le développement de la région », a réaffirmé le général Musharraf. Élu député, Shaukat Aziz se prépare à devenir Premier ministre Le ministre pakistanais des Finances Shaukat Aziz a largement remporté mercredi les élections législatives partielles qui doivent lui permettre de devenir la semaine prochaine le 21e Premier ministre du Pakistan, selon les résultats disponibles hier. Shaukat Aziz, 55 ans, ministre des Finances depuis novembre 1999, devait être élu à l’Assemblée nationale avant de pouvoir succéder au chef du gouvernement sortant Zafarullah Jamali, démissionnaire le 26 juin. La séance d’intronisation par l’Assemblée pourrait avoir lieu le 22 ou le 25 août, selon le ministre de l’Information Sheikh Rashid. Choisi directement par le président pakistanais Pervez Musharraf pour diriger son gouvernement, Shaukat Aziz bénéficie de l’image d’un banquier habile – il a atteint les sommets du groupe bancaire américain Citibank en trente ans de carrière –, mais son parcours à l’international le prive d’appuis politiques intérieurs solides.
Avec une quinzaine de morts depuis trois mois et une violence endémique, le Baloutchistan, la plus pauvre des quatre provinces pakistanaises, présente un nouveau défi à la stabilité politique du président Pervez Musharraf.
À l’origine des violences presque quotidiennes au Baloutchistan, au sud-ouest du Pakistan, se trouvent des plans d’expansion militaire et de développement...